True Blood saison 5
La ville de Bon Temps et les États‑Unis sont au bord du chaos depuis que l'Autorité des vampires est contestée par un groupe dissident fondamentaliste, les Sanguinistas, qui ne voit en l'espèce humaine qu'un réservoir alimentaire inépuisable. Pour eux, point d'intégration possible. Place aux tueries de masse, aux rapts, à la destruction des usines de True Blood (le sang synthétique visant à intégrer les vampires à la société au grand jour). La guerre est déclarée et traitée à la manière des JT américains, avec allusions à Obama et à la traque de Ben Laden en toile de fond.
On quitte donc cette fois le triangle amoureux Sookie‑Bill‑Eric pour se concentrer sur un conflit armé au nom d'un Dieu ‑Lilith‑ vénéré par quelques vampires fanatiques prêts à tout pour prendre le contrôle de leur espèce et dominer le reste du monde. Parmi eux, Bill, l'ancien amoureux transi de Sookie, semble avoir complètement perdu les pédales. Eric Northman s'est lui aussi infiltré au cœur du système. C'est son nombrilisme assumé qui va cette fois lui servir de porte de sortie.
De leur côté, Tara, Pam, Sookie s'organisent tant bien de mal. Des rapprochements inattendus auront même lieu. Sans oublier l'aide bienvenue des fées pour sauver Sookie qui, même quand elle n'est plus au centre de l'action, attise toutes les convoitises.
« Trop de magie (au propre) tue la magie (au figuré) », pourrait‑on dire à propos de cette nouvelle saison pas avare en potions magiques, incantations diverses, remèdes de sorcières et autres mutations polymorphes. D'autant que la charabia pseudo mystique des Sanguinistas, sur lequel reste lourdement ancrée cette saison, pourrait nous faire regretter les parties de crocs en l'air entre vampires et humains consentants.
Mais au mitan de la saison, tout s'accélère enfin pour laisser place à une douce folie généralisée dont s'empare à merveille cette bande de comédiens décidément remarquables. Un nouvel opus dont on retiendra quelques numéros divins qui valent à eux seuls le détour : deux vampires gay se déhanchant sur du Katy Perry, une joute verbale mémorable entre Eric le vampire et Jason Stakehouse, l'intrusion de mouches infiltrées en personnages secondaires, le coup des iPieux, un groupe de vampires en proie à des substances illicites et visiblement très euphorisantes, ou encore une éradication de vampire tueur à la baguette chinoise. Un bon moment (gore) finalement.