True Blood saison 4
Résumons. Vampires, polymorphes (capables de se changer en animal, mais pas que…), sorcières, ménades (déesses carnassières), loups‑garous (mais aussi panthères‑garous), fées, sorcières, télépathes, médiums, wiccan, brujos (esprits surpuissants du Mexique) et fantômes en tous genres côtoient avec plus ou moins de réussite les habitants de Bon Temps, petite bourgade de Louisiane entourée de bayous, qui semble chargée d'une atmosphère particulièrement surnaturelle. De quoi déboussoler la jolie Sookie, blondinette éprise des deux vampires les plus puissants du pays, qui brûleraient en Enfer pour ses beaux yeux. Mais la guerre à laquelle Éric et Bill vont se retrouver confrontés est d'un tout autre ordre… Entre féérie et magie noire, le curseur oscillera longtemps, avant de basculer définitivement du côté obscur dans un final en rouge et noir.
De quoi parle au fond la série créée par Alan Ball (cliquez sur True Blood saison 1, 2, 3 pour accéder aux tests de la rédaction) ? D'acceptation de soi. De nature profonde ne demandant qu'à être révélée. Certains se montrent sous leur vrai jour, comme les vampires, grâce au True Blood, un sang de synthèse servi en canettes leur permettant de vivre presque normalement. Mais d'autres ignorent encore qui ils sont vraiment (origines humaines ou non, orientation sexuelle, etc.), et ne tarderont pas à le découvrir.
Sous ses airs de série sexy, noire et déjantée (particulièrement cette saison, qui monte encore d'un cran dans la bizarrerie et l'étrangeté, soyez prévenus), True Blood mixe ainsi avec fantaisie petite philosophie de boudoir et grands thèmes chers au cinéma fantastique. Mais au fait, qui sont ces monstres, tous ces freaks sortis de nos fantasmes enfouis ? Des versions assumées et pleines de nous‑mêmes, enfin détachées des non‑dits et des doutes ? Des alternatives extraverties de nos sociétés bien pensantes et pourtant si malfaisantes ? Sans doute… Sauf qu'ici, les bons n'affrontent pas toujours les méchants, car chaque personnage peut être l'un et l'autre. Yin et yang. Masculin et féminin.
Et sous les yeux des médias ou des autorités (la famille, la Ligue des Vampires, la loi…), chacun cherche ‑en vain‑ à faire bonne figure. Mais comme le titre de la série l'indique, le vrai sang (« True Blood ») n'est pas « le » sang. Juste une pâle copie de la réalité. Cacher sa vraie nature et elle revient au galop, annonce le dicton ? À Bon Temps, ce serait plutôt : difficile de résister à ce qu'on est vraiment quand on a les crocs.