True Blood saison 3
Rien ne va plus dans la petite ville de Bon Temps, Louisiane. Bill, le fiancé‑vampire de Sookie, a disparu alors qu'elle prenait le temps de considérer sa demande en mariage (fin de la saison 2, cliquez pour accéder au test). Eric Northman ‑un autre vampire particulièrement assoiffé de son sang‑ en profite pour se rapprocher dangereusement d'elle. Et les choses ne font qu'empirer, précipitant Sookie dans les griffes (ça change des crocs) de loups‑garous particulièrement retors, assujettis au roi vampire du Mississippi, l'inquiétant Russell Edgington. Une alliance contre‑nature qui ne prédit rien de bon.
D'autant que du côté de ses amis, ce n'est pas la joie non plus. Tara ne se remet pas des outrages que lui a fait subir un pervers aux dents longues, ni de la disparition brutale de son petit copain Eggs. Ironie de la chose, le meurtrier, Jason (le frère de Sookie, vous suivez toujours ?), rêve de devenir flic. Quant à Sam Merlotte, patron d'un rade où bière et True Blood coulent à flots (sang de synthèse qui permet désormais aux vampires normalement constitués de ne plus chasser les humains), polymorphe à ses heures, il n'en finit pas de découvrir les failles de sa famille de chiens (au propre comme au figuré). Pas d'espoir non plus du côté de Lafayette, qui plane à 300 pieds au‑dessus de la stratosphère avec son nouveau boyfriend, shootés au « V », du sang de vampire euphorisant (entre autres effets secondaires).
Vous l'aurez compris, cette saison 3 a mis les « bouchées doubles ». Tout va plus vite (trop parfois, au détriment d'un développement plus fin des intrigues), tout est plus trash (on déconseille carrément cette saison aux moins de 16 ans), tout est plus pervers (même remarque que précédemment), tout est plus collant, sanglant, humiliant.
Rongés par leurs désirs et leurs croyances (sexe, religion, vengeance, culpabilité, asservissement de l'autre), humains, vampires, polymorphes, ménades et loups‑garous se livrent une guerre sans merci depuis plus de mille ans. Les alliances se font et se défont à un rythme effréné et chaque épisode est une bombe lâchée à la bienséance. Mêlant vrai et faux, réel et imaginaire, compassion et violence, sexe et religion, les scénaristes s'autorisent au passage une critique bien sentie à l'égard de la société aseptisée et conservatrice américaine. Qui cherche la normalité trouvera l'Enfer. Même Sookie, sous influence surnaturelle permanente, se découvre bientôt une ressource intérieure stupéfiante. La blanche colombe a désormais les ailes tachées de rouge, et ça va se savoir…