Trois hommes à abattre
Sur une route de campagne, Michel Gerfaut (Alain Delon) porte secours à ce qu’il pense être un automobiliste accidenté. Il le conduit à l’hôpital le plus proche et repart sans s’enregistrer. Gerfaut ne le sait pas encore, mais son acte citoyen va lui coûter sa tranquillité, de mystérieux individus sont lancés à sa poursuite…
Adapté d’un polar de Jean‑Patrick Manchette, Le petit bleu de la côte Ouest, Trois hommes à abattre marque la septième collaboration de Delon (également co‑scénariste et producteur) avec Jacques Deray (La piscine, Borsalino). Embarqué malgré lui dans la sphère occulte des magouilles politiques, le joueur de poker professionnel voit son existence sans histoire basculer du jour au lendemain.
Deray amène habilement son héros dans ce dangereux virage, sa lutte pour la survie succède à l’incompréhension, la paranoïa dicte bientôt ses gestes, ses regards, conditionne son rapport à l’espace (un traitement hérité du cinéma américain des Seventies). Enfin, lorsque Gerfaut affronte ses traqueurs, le rythme du film s’aligne sur cette chasse à l’homme à visage découvert et nous fait cadeau d’une course‑poursuite complètement dingue sur le boulevard périphérique. À revoir de toute urgence.