Trishna
Trishna (Freida Pinto, Slumdog Millionaire) est l’aînée d’une famille modeste, vivant dans un village rural de l’Inde. Lors d’une excursion entre amis, un jeune homme, issu d’un milieu privilégié, tombe éperdument amoureux d’elle. Il lui propose de venir travailler pour la chaîne d’hôtel dont il est l’héritier, cette opportunité permettant ainsi à la jeune fille de subvenir aux besoins des siens. Ils se retrouvent et partagent un amour caché, mais bientôt, l’écart social qui les conditionne refait surface et modifie la nature de leurs rapports.
Adaptation du roman de Thomas Hardy, Tess D’Uberville, Trishna arbore la cruauté avérée des disparités sociales, au sein même des contrastes topographiques qu’il souligne. Tout au long de cette odyssée exotique, qui n’en finit pas d’entretenir un déterminisme destructeur, l’Inde est tiraillée entre tradition et modernité.
Par ailleurs, l’éternel cliché contradictoire du jargon touristique appauvrit d’emblée une inspiration scénaristique pourtant prometteuse. L’aridité et l’inhospitalité du milieu rural enracinent la protagoniste dans un système sacrificiel fondé sur la toute‑puissance des aïeux (de la grand‑mère mutique veillant au fond du cadre au père invalide, destitué de son rôle de chef de famille), ainsi que sa soumission, masquée derrière la passion.
Dommage que Freida Pinto, au charme pourtant incontestable, demeure aussi fade et passive face à l’âpreté de sa condition.