Triangle
Jess (Melissa George), une jeune femme psychologiquement fragile, embarque sur un voilier pour une virée en mer entre amis, au large de la Floride. Mais l’excursion vire au cauchemar lorsqu’une violente tempête s’abat sur l’embarcation et la retourne. Ayant échappé au pire, les rescapés trouvent refuge sur un paquebot décati qui passait par là, L'aelus. Bien que le bateau semble désert, une présence menaçante rôde et persécute les cinq survivants du naufrage. À moins que le Mal ne provienne pas de l’extérieur…
Avec sa topographie labyrinthique, ses couloirs infinis, sa salle de réception déserte et sa chambre 237, L'aelus incarne l’équivalent flottant de l’hôtel Overlook de Shining. D’ailleurs, dès la première demi‑heure, les références abondent, à tel point que le film peine à s’affranchir du chef‑d'œuvre de Kubrick.
Puis, une fois l’avalanche de citations expédiée, Triangle bascule dans une lutte individuelle pour la survie, (trop) focalisée sur son héroïne déséquilibrée. Le réalisateur Christopher Smith (Creep en 2004, Severance en 2006) s’amuse à démonter l’œuvre dans sa totalité pour mieux rassembler les pièces de son puzzle d’épouvante. Hors‑champ et profondeurs ténébreuses agencent les lois du genre, tandis que la spirale temporelle condamne les personnages aux mécanismes de la répétition. Dommage, car ce malin petit jeu de mise en scène n’est pas à l’abri du désenchantement.