Trauma
Trois soldats traumatisés par des événements au front sont soumis à des examens psychologiques dans un établissement militaire. Ils se retrouvent coincés dans le même ascenseur alors que dehors, une catastrophe a frappé Washington. La tension va rapidement monter...
On se méfie toujours un peu des idées de petit malin qui consistent à enfermer plusieurs personnages dans un lieu unique. Des « pitchs » souvent synonymes d'économies de budget, mais aussi parfois de neurones de la part des scénaristes. Surtout lorsqu'ils prennent place dans un ascenseur, comme le très mauvais Devil produit par M. Night Shyamalan. Trauma ne partait donc pas gagnant mais, une fois n'est pas coutume, sa nature de huis clos est totalement justifiée par un script aussi solide que malin.
La première qualité du film est de toujours savoir où s'arrêter. Après avoir adroitement développé son idée de départ afin de lui offrir une authentique vraisemblance, le scénario relance intelligemment la machine en dévoilant à mi‑parcours son « twist ». Une révélation qui décuple la tension, relance les enjeux et apporte à l'histoire une profondeur supplémentaire, ainsi qu'une réflexion sur le statut de simple soldat en temps de guerre. Surtout lorsqu'il s'agit d'une guerre aussi idéologique et politique que celle que mènent les États‑Unis contre le terrorisme.
L'autre qualité de Trauma est d'avoir rassemblé un casting d'une solidité à toute épreuve, chacun des trois acteurs principaux endossant parfaitement son rôle et faisant ressortir avec une belle économie de dialogues ses peurs et ses failles profondes. Si la mise en place du récit est un modèle d'efficacité, la pérennité de sa crédibilité revient avant tout aux comédiens.
Autant de qualités qui font regretter une mise en scène soufflant le chaud et le froid entre bonnes idées et incohérences, et surtout une conclusion bâclée et téléphonée qui réduit in fine la portée du long métrage. Ce qui n'empêche pas ce Trauma d'être une bonne petite surprise, un thriller inattendu et globalement maîtrisé qui prouve qu'un bon scénario et un casting ad-hoc vaudront toujours mieux que des centaines de millions de dollars de budget.