Trapped saison 1
Si vous aimez le blizzard, les vastes étendues blanches et les énigmes bien épaisses, ce Trapped (« Piégé ») est peut-être pour vous. Sous la glace du nouveau polar nordique de l'Islandais Baltasar Kormákur (Everest), le feu… Mais ne fait pas du Broadchurch qui veut.
Tout démarre à Seyðisfjörður, une petite ville du Nord‑Est de l'Islande, bien loin de la capitale Reykjavik. Alors qu'une terrible tempête gronde au loin, qui plongera bientôt les habitants dans le noir et l'angoisse la plus totale, un cadavre mutilé est remonté dans les filets d'un pêcheur du coin. Dans ce pays à la criminalité plus que ténue, tous les regards se tournent vers le ferry qui vient d'accoster en provenance du Danemark. Andri, le chef de la police locale, démarre son enquête dans une ville coupée du monde. L'assassin est forcément toujours sur place et il ne compte pas s'arrêter là.
Un auteur de polars à succès islandais déclarait il y a peu que son imagination débordante venait du fait que les crimes se faisaient rares en Islande (il n'y a qu'à voir la taille riquiqui de leur prison à Reykjavik, digne d'un bureau de poste français), et qu'il fallait donc les inventer. Le réalisateur Baltasar Kormákur semble avoir fait sienne cette maxime avec une énigme qui laissait présager le meilleur. Et ça commence plutôt bien, avec quelques premiers épisodes très immersifs, tendus et remplis de personnages énigmatiques.
Las, malgré un budget conséquent de 6,5 millions d’euros pour dix épisodes seulement (à ce jour, la plus grosse production de fiction islandaise), Trapped (qui porte décidément bien son nom) patine sur ses plaques de verglas et finit pour nous enliser dans une enquête sans fin, menée à 2 à l'heure sur fond de sanglots longs de violons.
Pour qui a tenu jusqu'à l'épilogue, la délivrance est un soulagement au moins aussi grand que notre déception. Kormákur et sa réalisation pépère nous a même privés des paysages grandioses de l'île de glace… Sacrilège.