Trapèze
Tino Orsini (Tony Curtis) débarque à Paris avec la ferme intention de travailler au cirque Bouglione en tant que trapéziste, où il espère pouvoir accomplir le fameux triple saut. Grand admirateur de Mike Ribble (Burt Lancaster), un trapéziste hors pair, il va le supplier de faire équipe avec lui. Malheureusement, Mike n’exerce plus à cause d’un accident survenu lors d’une de ses prestations et, conscient du danger encouru par le jeune homme, il se montre d’abord réticent. Mais les deux hommes finissent par s’entendre et travailler ensemble. Tout va pour le mieux, jusqu’au jour où Lola (Gina Lollobrigida), une femme séduisante et opportuniste, s’immisce dans leur numéro de cirque et dans leur cœur.
Malgré une intrigue relativement convenue, un défi athlétique agrémenté d’une histoire d’amour compliquée à trois, Trapèze frappe d’abord par sa puissance atmosphérique : la faune du cirque saisie dans son effervescence, ses parures multicolores et ses personnages fantasques. Carol Reed (Le troisième homme) a le don de nous suspendre dans le vide, de donner du volume et de la densité à chacun de ses plans, malgré le choix de l’écran large. Les alternances de plongées et de contre‑plongées vertigineuses lors des échanges aériens entre Mike et Tino n’ont pas fini de nous donner le tournis. Une merveille.