Toutes les couleurs du vice
D’abord sorti en France sous le titre L’alliance invisible, Toutes les couleurs du vice constitue une sorte de diptyque avec L'étrange vice de Mme Wardh, réalisé un an plus tôt en 1971.
Artisan tout terrain capable de passer du western au polar urbain, Sergio Martino fut l’un des cinéastes de genre majeurs du cinéma italien des années 70. Avec Toutes les couleurs du vice, il signe un giallo mental à la limite constante de l’expérimentation, soit le rêve fou de Mia Farrow dans Rosemary’s Baby de Polanski, mais à l’échelle d’un film tout entier.
Hantée par des cauchemars liés à l’assassinat de sa mère et à une récente fausse couche, Jane Harrison (Edwige Fenech) survit à coup de médicaments et voit de temps en temps un psychiatre. Mais rien ne la soulage vraiment, jusqu’au jour où Mary, une voisine, lui propose de participer à des messes noires afin d’exorciser ses démons et les hallucinations qui la minent.
Toutes les couleurs du vice chemine entre le giallo classique et le film surnaturel, collant au plus près des désordres psychologiques de son personnage. Une petite merveille, visuellement très inventive.