par Carole Lépinay
20 juin 2022 - 16h27

Tout s'est bien passé

année
2021
Réalisateur
InterprètesSophie Marceau, Géraldine Pailhas, André Dussollier, Charlotte Rampling, Éric Caravaca
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Emmanuèle, romancière, la cinquantaine, et sa sœur Pascale (Géraldine Pailhas) retrouvent leur père (André Dussollier) très diminué à l’hôpital après un AVC. Lorsqu’il leur demande de mettre fin à ses jours, ses filles sont brutalement confrontées à un dilemme : accepter son choix et le rendre réalisable ou le faire changer d’avis.


Un sujet tabou

Adapté du roman autobiographique éponyme d’Emmanuèle Bernheim (fidèle collaboratrice du cinéaste, elle travaille sur Sous le sable, Swimming Pool, Ricky), Tout s’est bien passé s’empare d’un sujet d’actualité tabou en France ‑le suicide assisté‑ et rarement exploité au cinéma. Industriel aisé et grand amateur d’art, André choisit délibérément sa fin de vie, c’est donc vers un organisme suisse (représenté par Hanna Schygulla, l’égérie de Fassbinder) que ses filles doivent se tourner.

 

Ode poignante à la vie

Si cette décision irrévocable nécessite une certaine logistique (enregistrement vidéo, deal nocturne avec les ambulanciers), c’est la part de déni tendue vers la douloureuse résignation qu’Ozon retient à travers des scènes de filiation particulièrement touchantes et même drôles. Face à Dussollier, magistral dans un corps empêché mais capable de revendiquer son droit de mourir dans la dignité, on en oublie presque l’esthétique télévisuelle dont pâtit cette ode poignante à la vie.

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Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
01/02/2022
image
BD-50, 112', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
5
10
image

Une esthétique du quotidien, un peu brute avec des contrastes marqués, parfois à l'opposé assez éteinte, mais toujours précise et naturelle. Heureusement.

7
10
son

Rien que du classique avec de belles ambiances sur les enceintes arrière et une épure musicale frappante. Une scène sonore plutôt large donc, mais pas fofolle non dans sa structure et sa composition. Il faut dire que le sujet se prête sans doute à la sobriété.

5
10
bonus
- Entretien avec François Ozon (4')
- Entretien avec les comédiens (10')
- Scènes coupées (7')
- Essais lumières et costumes (4')
- Projets d'affiches (2')
- Claude de Soria, sculpteur (documentaire de Michelle Porte) (29')

« C'est un film sur la vie même s'il parle de la mort ». François Ozon nous parle de son adaptation du roman d'Emmanuèle Bernheim, romancière et scénariste avec laquelle il avait collaboré plusieurs fois. Au passage, il évoque sa finesse, son enthousiasme ainsi qu'une vivacité d'esprit providentielle dans le processus d'écriture.

 

Les trois acteurs principaux reviennent sur leur rôle respectif ‑Sophie Marceau a vu son rêve d'avoir une sœur se réaliser grâce sa quasi‑géméllité avec sa partenaire Géraldine Pailhas‑. Dussollier, qui ne connaissait rien d'André Bernheim, a eu accès à la vidéo inédite dans laquelle il exprime son désir d'en finir, ce qui lui aura tout de même permis de côtoyer cet homme diminué dans son intimité profonde.

 

Les scènes coupées tournent quant à elles autour des symptômes détaillés (et de l'improbable rémission) du patient et de la complicité entre les deux sœurs, suivies des essais techniques qui captent brièvement des petits moments de tournage. 

 

Enfin, le documentaire de Michelle Porte propose une visite de l'atelier du Claude de Soria. Connue pour son travail inédit avec le ciment, la plasticienne revient sur son itinéraire, de ses débuts en tant qu'artiste peintre à la révélation de sa véritable vocation à l'atelier Zadkine. 

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