Tour de France
Gérard Depardieu serait‑il devenu un adepte du road‑trip hexagonal ? Après Mammuth et Saint Amour (deux histoires itinérantes relativement proches issues du tandem Delépine/Kervern) et leur matrice Les valseuses (Bertrand Blier, 1974), Rachid Djaidani embarque le monstre sacré dans une fourgonnette d’ouvrier avec, à ses côtés, le jeune Far’Hook (Sadek), rappeur prometteur menacé par un caïd de son entourage et envoyé au vert illico par son manager.
Entre petites bourgades rurales et quelques escales inspirantes en bord de mer, la route leur promet autant de surprises sur le plan pragmatique (véhicule qui tombe en rade, contrôle au faciès se soldant par une nuit en cellule) qu’une découverte et reconnaissance mutuelle plutôt prévisible compte tenu de l'écart culturel et identitaire que Serge Desmoulins (Depardieu donc) se plaît à rappeler à son compagnon de route, et cela, à coups de petits pics racistes et autres étiquettes discriminantes…
C’est un peu facile certes, mais rapidement désamorcé grâce à l’intervention miraculeuse de l’art (de la peinture de Joseph Vernet à la prose aventurière de Baudelaire, le conflit initial se mue en partage), et puis Depardieu excelle. Alors on valide.