Total Recall : mémoires programmées
Vingt‑deux ans après que Paul Verhoeven ait embarqué Arnold Schwarzenegger dans le film futuriste culte éponyme, où un type comme les autres retrouve la mémoire de sa vraie vie en se faisant injecter de faux souvenirs chez Recall (cliquer sur Total Recall), c'est Len Wiseman, le géniteur d'Underworld, qui convie Colin Farrell à un petit reset de mémoire.
L'histoire n'a donc pas changé d'un iota, mais les décors et les effets spéciaux ont beaucoup progressé. Len Wisemann est d'ailleurs l'auteur de quelques trouvailles high‑tech dans la droite ligne du mur d'image de son illustre modèle, mais plombe aussi son film avec une mise en scène massive et tonitruante, façon Michael Bay.
En clair, il ne parvient jamais à faire oublier le film original, et ce malgré la réactivation d'une ambiance à la Blade Runner qui fera du bien aux cinéphiles (voir cette mégalopole surpeuplée filmée de nuit, sous la pluie et où l'humanité, appauvrie, a l'air complètement perdu).
Au final, même si le film n'est pas déplaisant, vu son étalage de scènes d'action bruyantes et de gymkhanas dignes de The Raid (le film thaïlandais qui a cassé la baraque l'été dernier), on se questionne sur le but de cette entreprise tellement hollywoodienne, recyclant les remakes à tour de bras sans réelle valeur ajoutée. Et la version longue ne change absolument rien à l'affaire. Sans doute une histoire de nouvelle génération et de public ado ciblé…