Tiens-toi droite
Lili, une reine de beauté paumée, Louise apprentie‑cadre male dans sa peau, Sam, mère de famille nombreuse étouffée par sa marmaille. Trois femmes qui s’interrogent sur ce qu’elles sont et sur ce qu'elles veulent. Trois femmes que le hasard et un projet de jouet, une nouvelle poupée, vont réunir.
Cette comédie dramatique sur la condition féminine part sur de bonnes bases : pas de propos convenu et hyper‑explicatif (voir Sous les jupes des filles), une mise en scène créative et énergique qui risque l’humour absurde, le décalage et les piques de férocité sur le quotidien.
On a pourtant un peu de mal à accrocher, le trio de personnages n’étant au final qu’un vecteur. Le propos de Katia Lewkowicz consiste à présenter différentes facettes du féminin en les dissociant en trois entités distinctes un peu artificielles. Aucune des actrices ne démérite ‑très bonne surprise pour Laura Smet‑ mais le problème vient du fait qu’elles n’ont à jouer qu’une « partie » de femme ‑une portion de discours‑ et non des personnages entiers.
Malgré cette artificialité, il faut reconnaître à la réalisatrice un touché miraculeux lorsqu’elle filme des enfants et une réelle audace lorsqu’elle autorise des moments clairement improvisés au milieu d’un film très écrit. À défaut d’être totalement convaincant, Tiens‑toi droite a le mérite d’avoir un discours pas toujours consensuel, de le défendre et de poser beaucoup de questions à tous les sexes.