par Paco Altura
06 avril 2018 - 10h17

Thor : Ragnarok

année
2017
Réalisateur
InterprètesChris Hemsworth, Tom Hiddleston, Cate Blanchett, Tessa Thompson, Mark Ruffalo
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

À la mort d’Odin, Thor et son frère Loki sont exilés sur une planète poubelle lorsque leur sœur cachée, Hela, la surpuissante déesse de la mort, prend le pouvoir à Asgard. Contraint de s’associer avec Hulk, une Valkyrie alcoolique et une bande de gladiateurs en mal de rébellion, Thor fait ce qu’il peut pour stopper le Ragnarök à venir, la fin des temps et la destruction totale d’Asgard.

 

Dès ses brillantes et hilarantes dix premières minutes, Thor : Ragnarok rebat les cartes d’une saga qui, jusque‑là, tentait de marier Shakespeare à une ambiance médiévalo‑SF (voir le convaincant Thor premier du nom). Avec Thor : Ragnarok, on est « juste » là pour rire. Marvel tente une audacieuse relecture purement comique d’un de ses héros opératiques sous la direction de Taika Waititi, réalisateur inventif et déjanté.


L’occasion est belle de découvrir le (gros) potentiel humoristique encore inexploité de Chris Hemsworth (Thor) associé à une savoureuse bande de pieds nickelés, notamment Korg, poilant homme de pierre incarné par Taika Waititi en personne.


Mais pour qu’une comédie fonctionne à plein, il faut des dialogues ciselés et un rythme qui ne souffre d’aucune erreur de tempo. Sans doute le véritable talon d’Achille du film. Car si Ragnarok joue pied au plancher la carte du kitch coloré et du fun non sensique, il doit aussi assurer son quota Marvel de scènes d’action grandioses. Certaines fonctionnent particulièrement bien en s’insérant dans le ton potache du film comme le court match de beignes Thor/Hulk, totalement jouissif, ou le spectaculaire duel final orchestré sur du Led Zeppelin. D’indiscutables réussites.


Mais la comédie cale aussi régulièrement, notamment lors d’improvisations de Jeff Goldblum superflues et peu drôles ainsi que dans une interminable poursuite aérienne totalement oiseuse. Polarisé sur son souci de faire rire, Taika Waititi ne tire pas le meilleur parti de la méchante Hela, finalement peu iconique malgré la grande actrice qui l’interprète (Cate Blanchett), et la moulinette à gags émascule certains moments émouvants (la mort d’Odin) ou anecdotise de bonnes idées scénaristiques (le passé tyrannique et sanglant d’Odin et Hela).


Ce défaut de tempo est d’autant plus regrettable que le film réserve des scènes pépites totalement irrésistibles, notamment la mise à sac accidentelle du QG du Docteur Strange, la psychothérapie express de Loki par Thor ou encore la tirade héroïque totalement ratée du dieu du Tonnerre face à une Valkyrie prise de boisson.


Audacieux et amusant mais pas totalement abouti, Thor : Ragnarok s’avère aussi jouissif que frustrant mais semble indiquer qu'heureusement, la veine humoristique et vintage ouverte par Les gardiens de la galaxie premier du nom n’était pas qu'un (heureux) accident de parcours.

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Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
09/03/2018
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 130', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital Plus 7.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais TrueHD 7.1
Anglais Dolby Digital Plus 7.1
Anglais Audiodescription
Allemand Dolby Digital Plus 7.1
Espagnol Dolby Digital Plus 7.1
Japonais Dolby Digital Plus 7.1
Québécois Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, espagnol, allemand, japonais, chinois, coréen, québécois
10
10
image

Le terrain de jeu idéal pour une 4K UHD (Digital Intermediate 2K) à la fois débridée et assez fine pour retranscrire et sublimer toutes les nuances de la colorimétrie, pas si évidentes que cela à rendre avec les couleurs pétantes de Sakaar, le monde poubelle, ou les voyages spatio‑temporels et leurs rayons psychédéliques. Si on ne gagne pas forcément en clarté et brillance générale (le Blu‑Ray est déjà très performant dans ces domaines), le côté cartoon du film est nettement accentué.

 

Vous verrez aussi comme les détails sont remarquables, sur les visages par exemple (scène du trône d'Asgard). La définition et le piqué d'image gagnent cette fois sans problème le match face au Blu‑Ray. Avec mention spéciale pour les reflets parfaitement maîtrisés, magnifiquement boostés par le HDR10. On profite ainsi de scènes plus intenses et pourtant complexes comme la bataille Hulk‑Thor dans un stade gigantesque inondé de lumières artificielles. L'ensemble affiche même une patine bien maîtrisée conférant un grain léger admirablement dosé. Un vrai festival.

 

Tout juste pouvons‑nous noter des effets spéciaux un peu trop visibles ou brouillons, voire doucereux. Le revers de la médaille…

8
10
son

Entre la VOST et la VF, pas le choix. On passera sur les erreurs flagrantes du doublage français (erreur artistique majeure sur la voix VF de Hela) ou le manque de pêche de la VF (bataille finale sur le Immigrant Song de Led Zeppelin) pour ne se rappeler que l'impact parfait et hyper‑protéiné de la VOST Dolby Atmos et sa spatialisation ventilée aux quatre coins de la pièce. On suit ainsi à la trace le marteau de Thor, plutôt rigolo. En VOST, c'est le top, en VF, tout juste un bof poli...

 

Notre seule réserve vient du fait que l'on s'attendait à encore plus. Toute la place ou presque est dévolue aux ambiances au détriment du caisson et de sa cohorte de graves. Un petit manque de watts qui nous pousse à monter le volume.

7
10
bonus
- Documentaire Trouver son Thor intérieur (6')
- Documentaire Hela et Valkyrie (5')
- Documentaire À la recherche de Korg (7')
- Documentaire Sakaar : aux confins du connu et de l'inconnu (8')
- Documentaire Les origines de Thor : Ragnarok (5')
- Bêtisier (2')
- Team Darryl (court métrage) (6')
- Marvel Studios : les dix premières années, évolution des personnages (5')
- Scènes coupées ou rallongées (cinq scènes) (5')
- Séquence 8 bits (deux séquences du film en version jeu vidéo vintage) (3')
- Commentaires audio du réalisateur Taika Waititi (VOST) (130')

Beaucoup de blabla promotionnel dans ces bonus VOST ainsi qu'un très pâle et artificiel bêtisier. L'ensemble témoigne néanmoins d'une ambiance très potache de tournage.

 

Le documentaire À la recherche de Korg permet de faire connaissance avec l'amusant et complètement barré réalisateur Taika Waititi. Le documentaire sur Sakaar, le monde poubelle, permet au réalisateur de montrer images à l'appui comment il a tenté et réussi à rendre hommage à l'esthétique développée par Jack Kirby, l'une des stars de Marvel.

 

Ne loupez sous aucun prétexte l'hilarant commentaire audio du réalisateur : non seulement Taika Waititi offre une foule d'anecdotes passionnantes (c'est la cascadeuse Zoe Bell vue dans Boulevard de la mort qui double Cate Blanchett par exemple lors des scènes d'action) mais il est aussi, en cours de route, dérangé par sa fillette qui vient placer quelques remarques poilantes avant de décider de partir pour « aller voir un film pour les grands » (!).

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