Thérèse Desqueyroux
Soixante ans après Georges Franju, Claude Miller adapte le roman de François Mauriac sur le destin de cette femme qui, par peur de passer à côté de sa vie, a un jour décidé d'empoisonner son mari.
Nous sommes dans la bourgeoisie landaise des années 20. Fille d'un riche propriétaire terrien, Thérèse épouse par pure convention le fils de la famille Desqueyroux, propriétaire lui aussi d'une immense pinède. Intelligente et libre, Thérèse se sent rapidement à l'étroit dans la robe guindée d'épouse parfaite, docile, aimante, dévouée et qui ne doit rien savoir faire d'autre que d'acquiescer à ce que dit son mari. Sauf que cette paix intérieure qu'elle espérait trouver dans le mariage, Thérèse ne l'a jamais touchée du doigt. « Il y a trop d'idées dans ma tête, c'est ça qui me fait peur, pas de coucher avec Bernard », lance‑t‑elle un soir à la sœur de son futur époux. Au final, cette famille Desqueyroux, Thérèse se met peu à peu à la haïr. Jusqu'à ce qu'elle tente d'empoisonner son mari en surdosant son traitement à base d'arsenic.
Avec une réelle élégance et ce petit air rebelle qu'on lui connait, Audrey Tautou incarne à la perfection la Thérèse Desqueyroux de François Mauriac. Une femme qui veut vivre, aimer, jouir de la vie et dire ce qu'elle pense. Ce qui, dans ce milieu‑là, ne se fait pas. Gilles Lellouche est également très crédible dans le costume du mari lourdaud et un peu sot, un grand fils‑à‑maman qui tente de perpétuer les traditions sans très bien savoir pourquoi.
Un joli portrait de femme.