The Walking Dead saison 1
Au départ, The Walking Dead est une bande dessinée ultra‑populaire. Son adaptation télévisée semble d’autant plus risquée que le film de zombies est un genre usé jusqu’à la corde, généralement par des seconds couteaux peu inventifs et indignes des maîtres du genre (Romero en tête, voir Diary of the Dead). Mais la chaîne américaine AMC, qui produit cette première saison de six épisodes, et Frank Daranbont (Les évadés, La ligne verte), qui supervise le projet, ne manquent ni d'ambition et ni d'audace, préférant rester agrippés aux rails gore de la BD originale.
Pourtant, en dépit d’un épisode pilote malin et prenant, d’une qualité de production évidente et d’effets spéciaux quasi irréprochables, la série ne parvient jamais à se hisser au‑delà d’une bonne série B. Tout ce qui est mystérieux au départ est expliqué, surligné à la fin, et aucun enjeu fort ne se dégage des personnages, tous plongés dans des situations d’une banalité affligeante. Certes, les scènes horreur sont « horribles » et les zombies démoniaques, mais c’est tout.
C’est d’autant plus rageant qu’AMC et Daranbont avaient sans doute les moyens de faire mieux, plus original et palpitant. Enfin, les masters utilisés par l’éditeur sont ceux qui ont été légèrement édulcorés pour les diffusions de la série sur les écrans européens. Il s’agit exclusivement de plans gores éparpillés sur tous les épisodes, excepté le pilote, non retouché. Au total, ce sont presque 50 secondes qui ont disparu. Que les fans se rassurent, il reste suffisamment de tripaille à l’air, de têtes qui explosent et de démembrements moyenâgeux pour adeptes les plus avertis.