par Jean-Baptiste Thoret
07 novembre 2011 - 15h47

The Tree of Life

année
2011
Réalisateur
InterprètesBrad Pitt, Jessica Chastain, Sean Penn, Hunter McCracken, Fiona Shaw
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Il est devenu, avec Michael Cimino et après la mort de Kubrick, le plus secret des réalisateurs américains. Après Le Nouveau Monde sorti en 2006, The Tree of Life, son cinquième film, était attendu comme le Graal. Présenté par ses aficionados comme le 2001 de son auteur, The Tree of Life se divise en trois parties distinctes, trois époques, que le montage entremêle jusqu’au vertige.

Cette odyssée de l’espace, de l’espèce plutôt, débute dans les années 1950, avec un père autoritaire (Brad Pitt), frustré d’avoir raté son american way of life. La mort de l’un de ses fils précipite une catastrophe familiale que l’on sentait venir. Pourquoi autant d’injustice ? Comment apprendre à faire le deuil de sa chair ? Comment survivre à la perte ? Autant de questions par lesquelles Malick ouvre son film.

Et puis nous voilà projetés quelque part au début de l’humanité, entre anneaux de Saturne, dinosaures qui se coursent dans des rivières, buildings ultra‑modernes (au milieu desquels Sean Penn, dans des séquences au look publicitaire, erre comme un zombie), voix‑off et nappes musicales lyriques, soit le moment « kubrickien » du film, sorte de Home de Yann Arthus Bertrand (auquel la production a d’ailleurs racheté deux minutes de film) hanté par le fantôme de 2001.

Le problème de The Tree of Life, c’est qu’au‑delà de son discours un rien bigot (à l’inverse du monolithe de 2001 qui incarnait l’insondable énigme métaphysique de l’existence, le film de Malick se dirige et s’en remet à un mystère qui s’appelle Dieu), au‑delà de la somme qu’il s’imagine être et des qualités de certaines séquences (la partie centrale autour des trois garçons qui cherchent leur place entre une mère aimante mais effacée et un père impulsif), on retrouve tout le style et l’esthétique du réalisateur des Moissons du ciel (l’importance de la nature, la dimension sensorielle et poétique des images), mais sous une forme pompeuse et kitsch.

The Tree of Life (« l’arbre de vie ») veut embrasser le monde, mais s'estompe dans un montage trop étiré et fouillis. À trop vouloir toucher le sublime, chercher l’origine et l’histoire de la vie, Malick nous perd aussi un peu.

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Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
12/10/2011
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 138', toutes zones
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Audiodescription
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français (en deux tailles au choix)
10
10
image
Qu'il s'agisse des séquences actuelles (peu nombreuses finalement, celles avec Sean Penn, dans une mégalopole envahissante), du flash‑back dans les années 50 (la majorité du film, tournée en lumières naturelles) ou des scènes plus mystiques rappelant la place de l'homme dans l'univers, la force des éléments naturels ‑auxquels ce dernier appartient‑ et la puissance de l'amour pur, tout est retranscrit à la perfection sur cette copie HD dénuée de défaut. Malick, qui a cultivé pendant près de trente ans ce film, s'est servi d'images captées par ses soins aux quatre coins du monde, mais à aussi fait appel à des effets spéciaux maison, plus proches du petit labo de chimie que des CGI (Computer-Generated Imagery). Le résultat est de ce point de vue plus qu'un film. Un tableau vivant.
10
10
son
Quasiment dénué de dialogues au profit de monologues intérieurs, le film s'appuie principalement sur la bande originale composée par Alexandre Desplat et spatialisée à merveille sur toutes les enceintes, caisson y compris. Lyrique mais bien souvent chargée en basses pour signifier la force des éléments, elle revêt une importante toute particulière à la fin du film, lors d'une scène ô combien épurée voire éthérée, mais dramatiquement intense. Un voyage qui vous embarquera. Ou pas.
8
10
bonus
- Exploration de The Tree of Life en HD (30')
- Interview d'Alexandre Desplat en HD (22')
- Terrence Malick vu par Michel Ciment en HD (25')
- Terrence Malick vu par Yvonne Baby, ancienne journaliste au Monde, chef du service culture (18')
- DVD du film
Malick fuyant les médias comme la peste, ces bonus font appel aux membres de son équipe, à des cinéastes de renom (Christopher Nolan et David Finher) ou à des exégètes de son cinéma (Michel Ciment, Yvonne Baby, qui l'a bien connu) pour éclairer ce film mystique. Que ce soit l'exploration du film par Laurent Bouzereau, l'interview du compositeur français Alexandre Desplat, l'excellente analyse du film par Michel Ciment ou les souvenirs d'Yvonne Baby, tous ces témoignages tendent à lever un voile sur les grands axes du film (le microcosme/le macrocosme, la grâce, la nature, le pardon, l'acceptation, la philosophie transcendale) et la personnalité de Malick. Filmant exclusivement en lumière naturelle, il peut ainsi utiliser trois décors identiques mais exposés différemment au soleil, pour pouvoir filmer toute la journée avec la lumière désirée. Brad Pitt, coproducteur de ce film (qui a mis presque trente ans à être monté), explique aussi le caractère surprenant de sa méthode de tournage, à la fois très précise, jusqu'auboutiste, mais toujours spontanée (trait de caractère que l'on retrouve dans le personnage du père, musicien frustré).
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