The Town
Après avoir compris ‑on l’espère‑ que le métier d’acteur n’était décidément pas fait pour lui, Ben Affleck passe donc derrière la caméra (même s’il reste encore devant) pour la deuxième fois. Après Gone, Baby Gone, qui se déroulait déjà à Boston, The Town plonge au cœur du quartier pauvre de la ville, Charleston, où, nous précise un carton au début du film, on est braqueur de père en fils.
Doug (Affleck) et Jem (Jeremy Renner, la révélation du film, déjà remarqué dans Démineurs), sont à la tête d’une bande de malfrats spécialisés dans le braquage de banques. Mais au cours de l’un d’eux, une employée qu’ils ont pris en otage a identifié un tatouage sur la nuque de l’un des braqueurs masqués. C’est peu mais suffisant pour mettre le groupe en péril. Doug est alors chargé de surveiller ce témoin, mais en tombe rapidement amoureux.
Si l’on veut apprécier The Town à sa juste valeur, une série B honnête et pleine de bons sentiments loin de la fresque vendue par le studio, il faut surtout évacuer de son esprit le Heat de Michael Mann dont il s’inspire largement, parfois même à la séquence près. Affleck peine tellement à se démarquer du film de Mann qu’il ne retrouve son souffle que dans la façon dont il parvient à décrire la petite vie d’un quartier conçu comme une forteresse.
Pour le reste, on patauge dans le déjà‑vu, l’erreur de casting (le chef du FBI, interprété par le mollasson Jon Hamm, héros de la série Mad Men) et la variation honorable autour d’incunables du genre (le braquage, la trahison, un vieux caïd inique, etc.). Qui trop embrasse mal étreint : vieil adage que Ben Affleck devrait désormais méditer.