The Tourist
Si Anthony Zimmer de Jérôme Salle, qui a inspiré ce remake à Florian Henckel von Donnersmarck (La vie des autres), pouvait donner le change avec son esthétique de papier glacé et ses ambiances de film noir, The Tourist réussit le tour de force de ne retenir et d'amplifier que les défauts du premier.
Clichés en série, décors corsetés et figés, paysages de carte postale (Venise en large et en travers mais jamais en profondeur), absence totale de suspense et rythme considérablement ralenti, il ne restait que peu de marge de manœuvre au duo de comédiens (Angelina Jolie et Johnny Depp, version guindée du couple formé par Sophie Marceau et Yvan Attal dans le film original) pour tenir la tête hors de l'eau des canaux de la célèbre cité lacustre.
Une femme poursuivie par les services secrets à Paris. Une femme qui prend le train et fait passer un inconnu pour son amant, accessoirement escroc international. Une femme et un homme à Venise, toujours poursuivis par toutes les polices européennes et quelques gangsters. Une femme et un homme à bord d'un bateau… Et on tombe à l'eau, exténués d'avoir tenté de suivre cette intrigue mêlant faux‑semblants et rebondissements téléphonés.
Florian Henckel von Donnersmarck s'est visiblement laissé charmer par ces lieux prestigieux et son casting grand luxe, pour oublier ce qu'il était venu tourner à Venise, un thriller tendu et glacial. Même l'unique scène d'action du film semble avoir été captée et montée au ralenti. Un naufrage.