The Tomorrow War
L’intrigue commence au Qatar en 2022, au beau milieu d’un match de la Coupe du Monde de Football. La partie est brusquement interrompue par un groupe de voyageurs qui arrive du futur pour délivrer un message urgent : dans tente ans, l’Humanité va perdre une guerre d’envergure mondiale contre une espèce d’aliens meurtrière. Seule solution : envoyer du passé des renforts pour faire la guerre aux aliens du futur. Parmi les recrues, Dan Forester, père de famille et professeur au lycée, accessoirement ancien militaire.
Au départ, le studio Paramount prévoyait de sortir The Tomorrow War dans les salles de cinéma, mais Covid oblige, les droits d’exploitation ont finalement été cédés à la plateforme Amazon Prime Video. Si ce thriller d’anticipation ne manque pas de moyens (le budget dépasserait largement les 100 millions de dollars), il y a certainement eu un cafouillage au niveau du prix du scénario qui, en l’état, ne vaut pas grand‑chose.
Brouillon et surtout assez idiot, le script enchaîne les scènes et les enjeux contradictoires sans trop se soucier des règles narratives qu’il a lui‑même fixées. On pense à l'expédition pour aller chercher des fioles dans un labo, éprouvettes qui disparaissent totalement du film au bout de deux minutes. Ou quand il faut vite partir avant un bombardement, sauf que la zone est déserte et que les seules personnes sur place ont été envoyées par ceux qui ont ordonné le bombardement (!). Une succession de non‑sens scénaristiques qui ne semble gêner personne et qui touche au génie quand on envoie dans le futur des recrues civiles inexpérimentées faire la guerre, ou quand même le personnage principal ne semble absolument pas comprendre sa propre destinée dans une scène avec sa fille du futur.
Le problème est d’autant plus criant que le héros est incarné par Chris Pratt. Le comédien semble non seulement ne pas toujours saisir ce qu’on lui fait dire (on le comprend pour le coup) mais a aussi bien du mal à faire passer des émotions, notamment face à une Yvonne Strahosvski (The Handmaid’s Tale) qui lui vole clairement toutes les scènes communes.
On passera les dialogues consternants, les effets spéciaux inégaux et la mise en scène de Chris McKay (co‑réalisateur de La grande aventure Lego) incapable de faire monter la tension et abusant des ralentis (très mauvaise idée pour un film déjà beaucoup trop long de 2 heures et 18 minutes). Seule la conception des créatures extraterrestres est singulièrement bluffante. C'est malheureusement loin d'être suffisant.