par Paco Altura
20 janvier 2017 - 10h38

The Strangers

VO
Gok-seong
année
2016
Réalisateur
InterprètesKwak Do-won, Hwang Jeong-min, Cheon Woo-hee, Kim Hwan-hee
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Un policier local un peu feignant, Jong‑goo, participe à l’enquête sur des meurtres atroces commis dans sa petite ville. Les assassins, des personnes sans histoire, paraissent pris de démence et massacrent leurs proches. Alors que des rêves terrifiants commencent à l’assaillir, Jong‑goo prête oreille à une rumeur raciste locale. Un vieil ermite japonais vivant dans les montagnes pourrait ne pas être étranger à cette vague meurtrière.

Le cinéaste sud‑coréen Na Hong-jin, auteur du bouleversant The Chaser et du palpitant The Murderer, revient avec un récit étrange. Comme le personnage principal, le spectateur va être complètement déstabilisé par une imagerie conjuguant récit d’exorcisme, de fantôme, de zombie, thriller criminel et film de possession. Un univers d’autant plus complexe a priori à appréhender que le cinéaste émaille sa chronique de bribes d’humour, de moment potaches ou quotidiens.

À l’image d’une saisissante séquence d’exorcisme par un shaman (sans rapport donc avec William Friedkin), le film paraît livrer un véritable tourbillon de couleurs et de sensations de plus en plus oppressantes, sans que l’on arrive réellement à comprendre pourquoi. Na Hong-jin prend le risque (payant) d’égarer le spectateur pendant une bonne partie du long métrage en le plaçant exactement dans la même situation psychologique que son malheureux héros. On pressent le danger, on le sent rôder, on a l’intuition qu’il est proche, mais on ne le comprend pas.

À l’image de cette même séquence d’exorcisme, la pleine compréhension de la machiavélique intrigue n’interviendra que tard, lors d’un double final proprement terrifiant. On peut reprocher au cinéaste sud‑coréen de s’adonner une nouvelle fois à son péché mignon (le manque de concision), mais on ne peut qu’admirer sa puissante ambition. Na Hong‑jin s’empare de nombreux codes visuels du cinéma fantastique, les malmène jusqu’à construire un palpitant thriller et une poignante exploration psychologique du désespoir ressenti par une victime face au Mal. À ne surtout pas louper.

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blu-ray
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Gok-seong
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
09/01/2017
image
BD-50, 156', zone B
2.40
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Coréen DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
Une image d'excellente facture qui se sort de tous les extrêmes : somptueuse nature, ambiances électriques urbaines et scènes nocturnes hybrides. Ce Blu-Ray affiche un grain bien présent ‑pas du tout discriminant‑ mais manque par contre parfois de détail.
8
10
son
VOST et VF se valent d'un point de vue artistique même si les doubleurs français ‑bon casting global‑ ont fait choix de minorer le ton hystérique des acteurs coréens durant certaines scènes. On remarque néanmoins que la VOST propose à la fois de bonnes ambiances, des bruitages bien répartis, une dynamique musicale ultra‑pointue et une spatialisation du tonnerre, notamment lors de la fameuse scène de l'exorcisme. La VF lance par contre un peu, parfois beaucoup trop, fort les dialogues sur les voix centrales et perd ainsi à la fois en texture et en détail.
3
10
bonus
- Making of (4')
- Interview du réalisateur Na Hong-jin (4')
L'interview du cinéaste est à la fois trop courte et manque de détail. Na Hong‑jin est un brillant cinéaste mais peine à l'oral à bien décrire le postulat et les enjeux de son film. Le soit‑disant making of n'est qu'une bande promotionnelle sans grand intérêt, manifestement conçue pour la télé coréenne.
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