The Reef
Cinq amis décident de passer du bon temps en voguant sur les eaux turquoise et cristallines de l’Australie. Mais lorsque leur bateau heurte un récif et se renverse, deux choix s’offrent à eux : rester sur la coque endommagée qui va progressivement prendre l’eau jusqu’à couler complètement, ou partir à la nage pour rejoindre l’île la plus proche. Mais dans ces eaux rôde un terrible prédateur : le grand requin blanc…
Après s’être intéressé aux crocodiles dans Black Water, le réalisateur Andrew Traucki persiste et signe dans les grosses bestioles pleines de dents, s’intéressant cette fois au grand requin blanc. Mais, à la différence de bon nombre de thrillers horrifiques à base de squales (Les dents de la mer, chef‑d’œuvre de Spielberg, joue hors catégorie), The Reef parvient à instiller une tension qui va crescendo jusqu’à devenir parfois insoutenable. La clef du succès de cette modeste série B ? Contourner les difficultés liées à son petit budget en allant filmer un vrai requin blanc (et pas un petit spécimen) dans les eaux australiennes, et intégrer les images au film via un montage savamment pensé.
Le carcharodon carcharias semble donc évoluer à proximité des gambettes de nos nageurs infortunés, interprétés par des acteurs très convaincants, et les frôler grâce à des CGI indétectables (effets spéciaux) permettant de lier les prises de vues de la bête et celles des acteurs. Seconde bonne idée du film : ne pas abuser de séquences gore afin de privilégier une approche réaliste, encore plus terrifiante.
Ce qui est moins réaliste, en revanche (et que l’on pourra reprocher à toutes les productions du genre), c’est de montrer le requin comme un tueur avide de chair humaine. Il faudra donc considérer The Reef pour ce qu’il est : un ride en pleine mer fichtrement efficace. Car Andrew Traucki a parfaitement compris comment susciter l’effroi à partir d’images simples : montrer ce « mur bleu » que l’on voit en plongeant, cette zone frontière entre le visible et l’invisible d’apparence placide, mais qui peut dissimuler des créatures gigantesques prêtes à jaillir. C’est grâce à ce jeu d’ombres et de lumières, de vision altérée par les bulles d’air ou par le manque de visibilité, de suggestion sur la présence hypothétique d’un prédateur, que le réalisateur fabrique ses effets de peur. Et il le fait bien.