The Rebel
Vietnam, 1922. Colonisé par la France, le pays connaît une vague de rébellion. Pour maîtriser les indociles et calmer leurs ardeurs, des soldats d’élite sont commandités par l’administration en place. Cuong (Johnny Nguyen) est l’un d’eux. Un traître aux yeux de ses compatriotes. Écœuré par cette violence et par ses propres exactions, Cuong décide de se ranger du côté de la sédition, et favorise l’évasion de Vo (Veronica Ngo), la fille du chef des rebelles. Il s’échappe finalement avec elle.
Les films d’action vietnamiens se font relativement rares, en comparaison de la Thaïlande voisine, chez qui le genre connaît un regain d’activité depuis quelques années (la saga Ong‑Bak et son acteur star Tony Jaa n’y étant pas étrangers).
Réalisé par Charlie Nguyen, The Rebel ne joue pourtant pas tout à fait dans la même cour que ses homologues thaïs. Car il ne faut pas se fier à la séquence d’ouverture, faite de combats et de fusillades. Ici, le scénario n’est pas un simple prétexte à l’enchaînement de scènes martiales, The Rebel étant avant tout un film historique doté en bonus de quelques jolis affrontements. À ce titre, Johnny Nguyen (doublure de Willem Dafoe lorsque celui‑ci enfile le costume du Bouffon Vert dans Spider‑Man) fait montre de ses talents d’artiste martial, d’autant qu’il n’est jamais aidé par des câbles. Sa partenaire, Veronica Ngo, assure le spectacle avec grâce et puissance.
Faisant le grand écart entre deux genres, The Rebel pèche hélas par négligence des subtilités historiques. Le scénario, parfois malhabile, n’aborde que superficiellement les enjeux des Vietnamiens rebelles, et brosse un portrait manichéen des colons français. Trop sommaire en tant que film historique et peu copieux en prouesses martiales, The Rebel vaut surtout pour la nature de ses combats, secs et sans artifice, les démonstrations de ses comédiens et les paysages de l’ancienne Indochine.