The Prodigies
Adaptation du best‑seller de Bernard Lentéric (La nuit des enfants rois, 1981), The Prodigies démarre par un trauma, celui de Jimbo, petit garçon battu qui, à la mort violente de ses parents, est pris en charge par la fondation Killian, dont la spécialité est d'éveiller les talents cachés (voire surnaturels) de ses pensionnaires. Marqué par ses années de souffrance et d'errance, Jimbo, une fois adulte, s'est donné pour mission de rassembler auprès de lui à New York d'autres jeunes prodiges mal‑aimés, et de leur proposer un avenir tout tracé à la fondation. Mais après l'agression de l'un d'eux (un viol, scène choc et inutile servant de point de basculement à la narration), Jimbo tentera d'aider contre leur gré ces ados déchaînés, prêts à tout pour se venger.
Point de résilience ici, car quiconque a souffert fera souffrir et prendra une trajectoire forcément hostile. Message ô combien basique découlant sans doute des coupes et ellipses opérées pour les besoins de ce film un peu court (dans tous les sens du terme). Il se dégage d'ailleurs un étrange sentiment de décalage entre le public visé (les 14‑16 ans) et le mode opératoire violent de ces êtres capables de prendre possession à distance du corps de « l'autre ».
Malgré les prouesses techniques et visuelles évidentes, impossible de comprendre ni même d'opérer un transfert dans la peau de ces ados cultivant leur différence à dessein et s'excluant volontairement du monde des adultes. Une erreur de « positionnement » qui coûte cher au film d'Antoine Charreyron.