The Nocebo Effect
Tandis qu’elle assiste au défilé de sa dernière collection, Christine (Eva Green) est prise d’un violent malaise. Huit mois plus tard, la jeune femme, sous traitement lourd, tente de se remettre en selle avec des nouvelles créations. L’arrivée inattendue de Diana (Chai Fonacier, star de la télé aux Philippines), une nurse philippine, la contraint bientôt à affronter les causes de sa mystérieuse maladie…
Une charge contre la cruauté du système capitaliste
Succédant à l’anxiogène Vivarium (2019), The Nocebo Effect de Lorcan Finnegan importe un univers de croyances et de rituels asiatiques dans un foyer occidental au bord de l’implosion. On pense à Théorème de Pasolini avec le thème de l’étranger qui fait irruption au sein d’une classe sociale privilégiée. Imbuvable et condescendante, la famille croquée par Garrett Shanley (fidèle scénariste du cinéaste) a rompu avec toute forme de spiritualité. En proposant à Christine de la soigner avec des méthodes de guérison puisées dans un savoir ancestral, Diana devient l’intercesseur entre le quotidien lisse de Christine et les maux qui la rongent, son image publique (styliste sophistiquée, ses chaussures lui servent de mantra porte‑bonheur) et sa part d’ombre. Les flashbacks remontent ainsi le fil d’un récit à charge contre la cruauté du système capitaliste.
La laideur du monde
Car Christine n’est autre qu’une entrepreneure obsédée par le rendement et indifférente à l’exploitation des travailleurs dans les ateliers clandestins en Asie du Sud‑Est. L’horreur s’invite alors par petites touches, d’abord dans le lit du couple, lorsqu’une tique énorme et dégoûtante fait un vibrant hommage à Alien, puis la vision d’un chien aveugle et repoussant qui en dit beaucoup sur la laideur d’un monde que nous refusons de voir, tout comme Christine.