par Cédric Melon
12 novembre 2014 - 12h34

The Newsroom saison 2

année
2013
Créateur
InterprètesJeff Daniels, Emily Mortimer, Alison Pil, Dev Patel, John Gallagher Jr, Sam Waterston
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Après une première saison didactique et parfois moralisatrice, The Newsroom (cliquer pour accéder au test de la saison 1), la série imaginée par son auteur vedette Aaron Sorkin (À la Maison‑Blanche), s’offre une deuxième saison passionnante, à condition d'être courageux (nous y reviendrons). Une évolution salutaire pour la série, mais onéreuse pour la production et loin d’être reposante pour son auteur.

Dès le début de la saison 2, on replonge avec délectation dans les coulisses de la chaîne d’info en continu ACN. Ses journalistes sont toujours en ébullition et ceux de la rédaction de News Night, chargés du journal de 20 heures, le sont d’autant plus que le présentateur vedette Will McAvoy (Jeff Daniels) et son patron Charlie Skinner doivent faire face à la pire des situations : la boulette intersidérale. Véritable déconstruction d'une erreur journalistique grave au sein d'une rédaction soudée, cette saison se déguste comme un bon vin, d'abord avec retenue, puis avec frénésie.

Dès les premiers épisodes, on sent que la série, à l’instar de son générique qui a été modifié, a changé. L'ébullition du JT du soir a laissé la place à un puzzle dont les pièces vont s'assembler au fur et à mesure des épisodes et donner un sens à cette saison assez unique en son genre, entièrement constituée de flashbacks.

Aaron Sorkins, qui a la particularité d’écrire seul l’intégralité de la série (alors que la majorité des séries US sont le fruit de pool de scénaristes allant parfois jusqu’à dix auteurs pour un seul épisode), avouera avoir eu du mal à trouver la « bonne » inspiration. Il confessera même être parti du mauvais pied avec cette saison 2. Fait rarissime, Sorkins écrira trois épisodes dont deux seront intégralement tournés, avant qu’il se rende compte qu’il était en train de faire fausse route. La production sera stoppée, les comédiens mis en vacances forcées, le temps pour Aaron Sorkins de réécrire l’intégralité des trois premiers épisodes de la série. Logiquement détonnants au sein de cette saison, ces premiers épisodes sont toutefois un mal nécessaire à la bonne compréhension de cet opus de haut niveau.

La série a donc beaucoup gagné en réécriture (plus on avance, plus le jeu se met en place), même si cette erreur d’aiguillage scénaristique a coûté plusieurs millions de dollars à la chaîne câblée et un épisode de moins à la série, qui en compte neuf au total au lieu des dix prévus. Le « geste » d’HBO est d’autant plus remarquable que ce n’est pas la première fois qu’Aaron Sorkins demande ce genre de « service ». Déjà, au moment où il écrivait la saison 3 d’À la Maison‑Blanche, il avait voulu retarder le tournage pour réécrire entièrement un nouvel épisode afin d’y intégrer les événements du 11 septembre 2001. Ce délai avait, à l’époque, coûté 10 millions de dollars à la chaîne.

Preuve supplémentaire que HBO n’en veut pas du tout à son auteur récidiviste et un tantinet onéreux, The Newsroom saison 3 est déjà sur les rails. Et on sait déjà qu'elle abordera les récents attentats de Boston. Sorkins, lui, a récemment déclaré vouloir arrêter de travailler pour la télévision (on lui doit aussi le scénario de The Social Network de Fincher).

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
29/10/2014
image
3 DVD-9, 513', zone 2
1.78
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Digital 5.1
Polonais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, anglais pour malentendants, polonais, néerlandais, danois, finnois, suédois, norvégien
7
10
image
Image dans la lignée de celle de la précédente saison, avec son ambiance en huis clos, presque claustrophobique, contrebalancée par le jeu des transparences des baies vitrées des bureaux de cette chaîne d'info en continu. Comprendre une équipe quasi enfermée jour et nuit, mais ouverte sur le monde. Le rendu est plutôt bon pour du DVD, sans être d'une précision chirurgicale non plus.
7
10
son
VO obligatoire pour plusieurs raisons : le jeu original des comédiens bien sûr, mais aussi pour la vitesse apportée par ces tunnels de dialogues, véritables joutes verbales qui font toute la truculence de cette série. Dernière raison, la VO intègre bien mieux dialogues et ambiances. Tout est plus fondu, plus naturel, plus frontal aussi. Les amateurs de VF auront pour eux des enceintes surround plus présentes mais un ensemble bien plus fade.
3
10
bonus
- Résumé saison 1 (2')
- Commentaires audio sur les épisodes 1, 5, 7 et 9 en VO non sous-titrée
- Coulisses de tous les épisodes (25')
- Scènes coupées (3')
Peu de choses sous‑titrées en français au final. Rageant.
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