The Last of Us saison 1
Alerte événement sériel de ce début d’année. Et dans un registre hautement casse‑gueule (l’adaptation en série d’un jeu vidéo, culte, qui plus est), c'est une véritable réussite. Les fans du jeu vidéo peuvent souffler, la première saison en 9 épisodes de Craig Mazin (Chernobyl) et Neil Druckmann, créateur du jeu vidéo culte, est non seulement extrêmement fidèle au jeu, mais elle réussit aussi à répondre aux exigences du format série, donc de la fiction, avec notamment des relations entre les personnages d’une rare qualité.
Au commencement
Tout commence dans un monde gangrené par un champignon parasite qui transforme peu à peu l’humanité en une horde de zombies agressifs et terriblement contagieux. Vingt ans après le début de l’épidémie, Joël (Pedro Pascal), dont la fille n’a pas survécu au début de la crise sanitaire, végète de petits trafics en petits trafics jusqu’à ce qu’il soit chargé de faire traverser les États‑Unis à une jeune Ellie (Bella Ramsey) dont l'immunité pourrait servir à concevoir un vaccin. Tous les deux doivent rejoindre une équipe de scientifiques située à l’autre bout du pays.
Road‑trip post‑apocalyptique
Un postulat de départ clair et efficace qui offre un enjeu extrêmement fort aux personnages et surtout un espoir de guérison à toute l'humanité. Un choix d'ailleurs à l'opposé de celui de la série concurrente The Walking Dead, qui tuait dans l’œuf cet enjeu dès l'épisode 6 de sa première saison (la série en comptera finalement 11).
Les personnages de The Last of Us poursuivent ainsi un but précis qui donne tout son sens à ce road‑trip post‑apocalyptique dans un monde peuplé d’humains peu amènes et de zombies hostiles. Suivra un parcours d’obstacles monstre, à l’image du personnage de Joel qui, au tout début de la série, perd son humanité et va avoir la possibilité, au contact d’Ellie, de la recouvrer.
Extrêmement fidèle au jeu
Autre point jubilatoire : l’immersion totale dans le monde du jeu The Last of Us. Les passages incontournables du jeu sont transcendés dans la série par une mise en scène très proche des personnages dans un monde post‑apocalyptique parfaitement restitué. Que ce soit les villes fantômes où la nature reprend peu à peu ses droits, les scènes d’intérieur aux décors poisseux ou les paysages sauvages, chaque univers ressemble à un tableau réaliste, qui plus est très proche du jeu vidéo. Les puristes seront ravis.
Mise en scène et densité du jeu
La narration et la mise en scène élèvent elles aussi le débat. Certains débuts d’épisode sont des modèles de dramaturgie aussi simple qu’efficace (le plan fixe final centré sur le personnage du deuxième épisode par exemple). On reconnaît tout de suite la touche du créateur de Chernobyl qui fusionne idéalement avec le monde de The Last of Us. Pour ne rien gâcher, les apparitions des « affectés » sont d’autant plus effrayantes qu’elles sont rares et soutenues par des effets visuels et sonores d’une grande qualité.
Il faut dire que les acteurs sont remarquables. Pedro Pascal (Narcos) et Bella Ramsey (Game of Thrones) transcendent par leur jeu, dense pour le premier et parfaitement énergique pour le second, les personnages emblématiques de Joel et Ellie. Leur quête devient la nôtre et véhicule une puissance émotionnelle de plus en plus forte au fil des épisodes. Le final, le même que celui du jeu à quelques détails près, est aussi exceptionnel que bouleversant. Implacable. Du haut niveau.