par Carole Lépinay
24 août 2011 - 09h36

The Killing Kind

année
1973
Réalisateur
InterprètesJohn Savage, Ann Sothern, Ruth Roman, Luana Anders, Cindy Williams, Sue Bernard
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Après avoir purgé une peine de deux ans de prison pour un viol qu’il n’a pas commis, Terry (John Savage) retrouve son foyer et sa mère, responsable d’une pension. Introverti, fragile et discret, le jeune homme est la principale préoccupation de cette mère hyper‑protectrice.

Lorsqu’une série de meurtres survient, les indices et les preuves accusent immédiatement le jeune homme. Mais sa mère, elle, préfère rester dans le déni. En face, une voisine observe avec fascination les moindres mouvements de Terry, détenteur d’un terrible secret.

Comme avec Anthony Perkins dans Psychose (Alfred Hitchcock, 1960), la prétendue vulnérabilité et les traits angéliques de John Savage préservent à la fois l’apparente innocence du psychopathe fou furieux et contredisent la monstruosité de ses actes.

The Killing Kind prend ainsi l’œdipe maladif du personnage comme la racine originaire d’un déploiement de pulsions. Ici, le schéma classique de la psychanalyse opère avec une efficacité sans appel : fils brimé, mère castratrice, relation presque incestueuses. Séquence terrible dans laquelle Terry, comme frappé d’une lucidité teintée d’aliénation, parvient à formuler sa propre pathologie.

Une rareté du cinéma d’horreur US des années 1970, réalisé par le trop méconnu Curtis Harrington (Night Tide, Qui a tué Tante Roo ?).

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dvd
cover
- de 12 ans
Prix : 14,99 €
disponibilité
18/08/2011
image
DVD-9, 95', zone 2
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 2.0
Anglais Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
7
10
image
Contrairement à Cinq fois la mort du même éditeur (test à venir prochainement), The Killing Kind a beau dater de la même période (le début des 70’s), il ne subit pas les affres du temps. L’image n’est pas sans cesse agressée par d’innombrables points blancs et l’on accepte bien volontiers, nonobstant les couleurs bien trop ternes, de fermer les yeux sur un dégradé des noirs un peu chiche.
5
10
son
En revanche, côté son, même si la piste française marque des points avec un son légèrement plus robuste (voire un peu trop, le grésillement étant parfois inévitable) que son homologue anglaise, cette période ne récompense pas les économies écroulées pour s’offrir le matériel 5.1 tant rêvé. Cela dit, on ne peut pas non plus tout demander à un film de cet âge, sorti des oubliettes par Artus Films…
7
10
bonus
- Curtis Harrington par Frédéric Thibaut (30')
- Court métrage Bloody Current Exchange de Romain Basset (11')
- Bandes-annonces (21')
Sur les traces de Curtis Harrington. Frédéric Thibaut, spécialiste du Cinéma‑Bis, fait une présentation à la fois riche et limpide de l'artiste polyvalent. Un temps critique de cinéma pour les Cahiers du cinéma, scénariste, metteur en scène, l'itinéraire d'Harrington, ponctué de rencontres exceptionnelles (Henri Langlois, Fritz Lang, Roger Corman), emprunte les voies de la science-fiction artisanale (Voyage sur la planète préhistorique, 1965) avant d'injecter de la bizarrerie dans l'ensemble de ses productions. Le court métrage Bloody Current Exchange de Romain Basset allie l'étrangeté à la pulsion gore, mais la symbiose mortifère ne fonctionne pas à tous les coups.
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