The Innocents
Durant un été en Norvège, Ida, une fillette et sa sœur autiste Anna, s’installent avec leurs parents dans une paisible cité jouxtant une forêt. Là, les deux sœurs rencontrent Ben et Aisha, tous deux élevés par des mères célibataires. Au fil de leurs jeux, les enfants, à l’exception d’Ida, se découvrent de singuliers et discrets pouvoirs qu’ils expérimentent loin des adultes. Ben ravit Ida en faisant bouger par la pensée de menus objets. Puis Aisha, qui « entend » les pensées des habitants de la cité, parvient à établir un intense dialogue mental avec Anna. Mais les divertissements espiègles du quatuor prennent, peu à peu, une tournure beaucoup plus inquiétante…
Dans la veine d'un Jeux interdits de René Clément
Capturer cet instant magique de l’enfance où l’imagination est reine, le merveilleux va de soi et la notion du Bien et du Mal juste une esquisse. C'est cette gageure qu'a réussi Eskik Vogt (Blind : un rêve éveillé). De cette atmosphère originale qui n’est pas sans rappeler Jeux interdits de René Clément ou L’enfance nue de Pialat, Eskil Vogt tire un récit aux lumières chaudes qui va virer au cauchemar alors que les adultes entourant les enfants n’ont aucune conscience des tragédies qui se trament.
Un minimalisme percutant
Sans jamais abandonner son exploration de l’altérité de l’enfance, Eskil Vogt, complice de toujours de Joachim Trier (il a coscénarisé le superbe Back Home), oriente peu à peu sa narration vers un drame d’horreur épique au minimalisme aussi singulier que percutant.
Servi par un quatuor de jeunes acteurs miraculeux de justesse, une écriture nuancée des personnages ainsi que par une mise en image experte, The Innocents n'est rien moins qu'un formidable coup de maître à découvrir absolument.