The Informant !
Soderbergh tourne plus vite que la lumière. Dans The Informant !, il retrouve Matt Damon, son acteur fétiche, et lui fait subir un traitement physique de choc.
Gras, démarche ampoulée, fagoté comme un réfugié polonais et flanqué d’une atroce moustache, Damon incarne Mark Whitacre, un bon gars du Midwest qui travaille comme biochimiste dans un énorme conglomérat agroalimentaire (celui qui a servi de modèle pour Michael Clayton).
Un jour, il découvre que son entreprise s’est mise d’accord avec ses concurrents afin de manipuler le prix de ses produits. Profondément honnête, naïf ou tout simplement benêt, Mark décide de dénoncer ces pratiques et se transforme en informateur, sorte de « Gorge Profonde » gauche et pataude. Profitant d’une enquête du FBI, Mark tente de faire comprendre aux deux agents du gouvernement qu’un gros coup est à leur portée.
Mélange de comédie légère, de film dossier pastichant les classiques des Seventies (Les trois jours du Condor, Conversation secrète) et de pamphlet anti-capitaliste, The Informant ! court sans doute trop de lièvres à la fois.
La structure tortueuse du récit (voix off, pièces d’un puzzle qui tardent à se regrouper, etc.), le jeu volontairement caricatural mais lassant de Matt Damon, l’enchaînement de situations plaisantes mais jamais vraiment drôles, font de The Informant ! une version light d’un bon film des frères Coen.