The Head
Cette nouvelle série espagnole tournée en angais, diffusée sur Canal+ et Canal+ Séries, est un thriller glacial qui ne manque pas de piquant. Quel dommage que le traitement visuel ne soit pas à la hauteur du scénario, singulièrement malin et prenant.
À la station de recherche Polaris VI située dans l'Antarctique, l'été touche à sa fin, l'hiver et sa nuit éternelle va bientôt commencer. Une nouvelle équipe de dix scientifiques prend la relève. Six mois plus tard, lorsque Johan, le chef des équipes, revient sur les lieux, sept personnes sont mortes, deux sont portées disparues et une a survécu. Avec l'aide de cette dernière, encore profondément traumatisée, il va tenter de comprendre ce qui s’est passé.
Impossible de ne pas penser à The Thing, le film culte de John Carpenter qui apparaît même dans le premier épisode de The Head via écran interposé. Mais la comparaison s’arrête vite là tant la série des frères Pastor capte davantange son ADN dans le style d'Agatha Christie plutôt que dans l’épouvante pure. Avec son rythme soutenu et oppressant, son intrigue particulièrement prenante, cette saison de six épisodes est un immense puzzle narratif ‑Cluedo géant, ça marche aussi‑ dont les indices sont fournis au compte‑gouttes par des scénaristes très inspirés. Avides de connaître la suite, on enchaîne non‑stop les épisodes jusqu'au final qui, une fois n’est pas coutume, est à la hauteur des promesses du début.
Avec son explication qui en surpendra plus d'un et son casting international composé d’actrices et acteurs confirmés, dont la Britannique Katharine O'Donnelly, le Danois Alexandre Willaume, l'Irlandais John Lynch, le Japonais Tomohisa Yamashita ou encore l'Espagnol Álvaro Morte (le « Profesor » de La casa de papel, El embarcadero), la série mérite largement le détour et passe pas loin du carton plein si ce n'étaient son traitement d'image atroce (fonds verts et fausse neige en veux‑tu en voilà) et sa réalisation insipide qui plombe littéralement certaines situations, qui auraient pu être exceptionnelles et terrifiantes si elles avaient été mieux exploitées, découpées et montées.
Malgré ces griefs, la série reste captivante grâce à son scénario délicieux signé David Pastor, Alex Pastor, David Troncoso et Iassac Sastre. Bravo à eux.