The Green Hornet
Comment le réalisateur de Eternal Sunshine of a Spotless Mind allait‑il trouver ses marques dans un film de super‑héros à la sauce Hollywood ? Certaines séquences de Soyez sympas, rembobinez ! pouvaient déjà nous mettre sur la voie, avec ses remakes cheap de SOS fantômes et Spiderman.
Avec The Green Hornet, Michel Gondry s’attaque donc à l’adaptation d’une série à succès des années 1960, qui permit notamment à Bruce Lee, dans le rôle de Kato, le sidekick du Frelon, de se faire connaître. Il faut dire que la matière d’origine, délirante et kitsch à souhait, laissait déjà présager un traitement décalé, tant le couple formé par ce fils à papa qui s’improvise super‑héros, et son majordome asiatique expert en tout, contenait déjà une importante charge satirique. À la mort de son père, un riche héritier de Los Angeles, sympathique et bon à rien, décide donc de devenir un super‑héros, en même temps qu’il essaie de gérer le journal familial.
Plus proche de Kick‑Ass que de The Dark Knight : le Chevalier Noir, Gondry s’amuse à retourner tous les codes du genre. Résultat, The Green Hornet contient deux films en un : d’un côté un cahier des charges parfaitement rempli (de l’action, des fusillades, des gadgets fous, une séquence finale dans un immeuble pour le moins inattendue), et de l’autre, une parodie constante de ce même cahier des charges : ici, le super‑héros est un loser tandis que son assistant fait des merveilles (le contraire du couple formé par Batman et Robin par exemple). Quant au méchant (formidable Christoph Waltz), il ressemble à un petit roquet qui cherche désespérément à faire peur. Une très bonne surprise.