The Gentlemen
Eddie Horniman hérite soudainement du vaste domaine de son père, avant de découvrir qu'il fait partie d'un véritable empire du cannabis. Pour couronner le tout, de dangereuses figures du crime organisé en Grande‑Bretagne veulent leur part du gâteau. Déterminé à extirper sa famille de leurs griffes, Eddie tente de prendre les gangsters à leur propre jeu. Mais à mesure qu'il s'enfonce dans la criminalité, il commence à y prendre goût.
Un choc pop et trash
On n’est jamais mieux servi que par soi‑même et c’est avec une générosité sans faille que Guy Ritchie se charge de décliner en série son long métrage éponyme sorti en 2019. Et quelle série ! Un choc pop et trash comme un coup de poing dans un gant de tweed asséné à la monarchie british et au politiquement correct.
Le metteur en scène a pris tout ce qu’il avait de mieux dans sa propre filmographie (Snatch, Arnaques, crimes et botanique et bien sûr The Gentlemen), puis s’est inspiré de tout ce qu’il adore chez Tarantino pour tout balancer dans un shaker ultra‑stylisé et nous servir une première saison que l'on peut qualifier sans exagérer de folie furieuse. Si le scénario est aussi fin qu’un sandwich d'autoroute, l’univers du metteur en scène est riche et son imagination débordante.
Dans les roues de GTA
À l’instar d’un jeu vidéo, chaque épisode de The Gentlemen voit son héros accomplir une mission avec toutes ses « qualités » à disposition : la ruse, la manipulation et un net penchant pour la baston face à une armée de crapules riches et variées : nazis, tueurs, tueuse, voleurs, escrocs… Avec en point d’orgue une belle collection de moments délirants et de personnages hors normes, comme ce frère farci de cocaïne, les yeux exorbités et le cigare aux lèvres qui, déguisé en poulet géant, se lance à toute berzingue sur son quad à la poursuite d’un pauvre type en fuite dans la campagne anglaise. Sans doute l'image de cette première saison ! Amateurs de la franchise vidéoludique GTA, n’attendez plus une adaptation live des jeux, rien qu’avec cette séance, The Gentlemen est ce qui se fait de plus proche en la matière. Téléscopant le chic et de choc, le glamour et l’ultra‑violence, l’humour fin et les blagues graveleuses, la noblesse britannique et les têtes patibulaires, Guy Ritchie fait du Guy Richie pour notre plus grand plaisir.
Les références (Tarantino à bloc) pleuvent, à commencer par Giancarlo Esposito dont le personnage est une extension de celui qu’il incarnait dans Breaking Bad. Dans cet ensemble dingue et jubilatoire, tous les comédiens sans exception ont l’air de s’éclater. Ça tombe bien, nous aussi.