par Paco Altura
23 octobre 2020 - 10h40

The Game

année
1997
Réalisateur
InterprètesMichael Douglas, Deborah Kara Unger, Sean Penn, James Rebhorn, Peter Donat
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Glacial, misanthrope, richissime, le banquier d’affaires Nicholas Van Orton (Michael Douglas) vit seul dans un manoir de San Francisco. Il y fête son 48e anniversaire, cet âge auquel son père s’est jadis donné la mort quasiment sous ses yeux. Conrad (Sean Penn), le frère de Van Orton, lui offre à cette occasion un cadeau spécial : un bon pour un jeu proposé par la firme CRS. Van Orton, intrigué, accepte de se soumettre à une batterie de tests psychologiques étranges. Peu après, des incidents surviennent et s’enchaînent à une vitesse croissante. Van Orton ne sait pas s’il s’agit du fameux jeu, mais comprend vite que sa fortune et sa vie sont désormais menacées.

 

The Game est un étrange récit sorti par David Fincher en 1997. Encore traumatisé par le tournage atroce d’Alien 3 mais auréolé du succès international de Seven, le réalisateur livre ici une fable atypique. Une version moderne du Scrooge inventé jadis par Dickens, qui va tout perdre ou presque au cours d’une partie d’échecs grandeur nature dont il ne comprend ni les règles, ni le but.


En (re)voyant le film quelques décennies après, le spectateur (re)trouve l’étrange incertitude de l’odieux héros : assiste‑t‑il à des mises en scène inquiétantes, à de vraies péripéties de la vie ou un peu des deux ? Cet entre‑deux cauchemardesque se révèle toujours aussi réjouissant, nourri par une interprétation remarquable, une mise en scène ultra‑efficace et des séquences d’anthologie (l’appartement truqué, le taxi fou…).

 

On est presque conquis, jusqu’au final qui, déjà à l’époque, avait suscité polémique. Cette poignée de minutes finales reste problématique encore aujourd’hui, même si l'on peut en faire une toute autre lecture et si l’acrimonie d'alors paraît outrancière. Que l’on adhère ou pas à l’épilogue, ce flippant passage de l’autre côté du miroir reste, pour l’essentiel, une palpitante course d’obstacles et de fausses pistes.

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Tous publics
Prix : 15,99 €
disponibilité
03/11/2020
image
BD-50, 128', zone B
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français Auro 3D 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais Auro 3D 7.1
sous-titres
Français
7
10
image

Cette restauration 2K réalisée par The Criterion Collection à partir du négatif original laisse le spectateur en balance. Côté positif, ce nouveau master offre un écrin à la somptueuse photographie du film signée Harris Savides (Elephant, Zodiac). Les couleurs sont juste sublimes et le jeu délicat entre ombres et pénombres magnifié. Un pur régal ! D'un autre côté, ce même master accuse des limites, sans doute imputables au négatif original. L'image est dans l'ensemble précise, à l'occasion bien piquée lors des séquences diurnes. Mais dès que l'on passe en nocturne ‑l'essentiel du film‑ des approximations parfois grossières surgissent, notamment sur les visages (scène sur le toit de l'immeuble avant l'épilogue notamment).

8
10
son

De très bonnes pistes sonores, détaillées, précises et bien spatialisées tant en VO qu'en VF. Les quelques passages musicaux du film, notamment la découverte du manoir Van Oron vandalisé sur du Jefferson Airplane, sont renversants. À noter que la VF s'avère, artistiquement parlant, d'excellente facture ‑la chose est assez rare pour être soulignée‑ et semble dopée d'un curieux mais puissant surcroît de dynamique. Impossible de vous en dire plus sur les nouvelles pistes Auro 3D 7.1, à l'heure d'écrire ces lignes, nous ne disposons pas à la rédaction d'un amplificateur compatible.

7
10
bonus
- The Game : l'art de la manipulation (30')
- Une semaine de fou (15')
- Les hommes sur l'échiquier (21')
- Bande-annonce

L'art de la manipulation permet au journaliste cinéma Philippe Guedj de déployer un passionnant panorama de la conception du film, ses lectures possibles et son accueil problématique en 1997. Clair, dense, très structuré : c'est passionnant !

 

Une semaine de fou offre l'occasion à John Brancato, l'un des co‑scénaristes de The Game, de raconter sans langue de bois l'étonnant périple artistique de son script. Depuis l'idée initiale, née d'une profonde dépression, en passant par le projet proposé à Kiefer Sutherland, l'épuisante ronde des réécritures et l'amusante bataille d'ego en coulisses entre Michael Douglas et Jodie Foster, censée un temps jouer sa sœur. Et même les projets récurrents d'adapter The Game en série télé. Là encore, c'est passionnant, en dépit de problèmes de luminosité occasionnels lors des passages face caméra de John Brancato.

 

À noter que le film est aussi disponible en Édition Prestige numérotée.

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