The Freddie Mercury Tribute Concert For Aids Awareness
20 avril 1992. Moins de cinq mois après la disparition de Freddie Mercury (ne pas louper non plus Freddie Mercury : the Great Pretender), les trois membres restants de Queen, Brian May, Roger Taylor et John Deacon, se tiennent sur la scène du stade de Wembley. Là même où le groupe au complet avait donné un concert légendaire en 1986. Ce soir‑là, pour rendre un flamboyant hommage à l'inoubliable chanteur et showman, des artistes de légende vont se succéder sur la mythique scène, interprétant leurs propres succès ou reprenant ceux de Queen, aux côtés du trio May/Taylor/Deacon, visiblement émus par cette grand‑messe du rock en l'honneur de leur défunt leader.
Mais pas de chaudes larmes ou d'émotion facile pour autant : l'heure est au partage, à la fête, au show dans toute sa splendeur, un spectacle tel que l'aurait aimé Freddie. Les discours sont courts, touchants mais simples, certains évoquent la lutte contre le sida (Liz Taylor) mais ne versent jamais dans la mièvrerie.
Ni requiem, ni chant du cygne, ce « tribute » est donc tout entier tourné vers la lumière, et s'interdit les reprises « cover » de Queen. Réputé inimitable et ses chansons inchantables, Freddie Mercury veille avec bienveillance, son ombre planant (via quelques séquences de lui sur scène ou interviews insérées entre les morceaux) sans engloutir ceux qui sont venus chanter pour lui témoigner leur admiration. Ce qui donne des moments d'anthologie (le démentiel Axl Rose des Guns'n'Roses scandant We Will Rock You, Seal et sa voix d'or chantant Who Wants to Live Forever, George Michael portant très haut Somebody to Love), des duos fantastiques (David Bowie et Annie Lennox pour un Under Pressure déchirant, Axl Rose et Elton John qui détonnent avec grâce sur Bohemian Rhapsody).
C'est un concert mythique : on y voit les deux tignasses les plus frisées du rock, Brian May et Slash, s'adonner à un génial affrontement de guitares ; May présenter au piano, et pour la première fois, sa chanson Too Much Love Will Kill You, qui sera réenregistrée avec la voix de Mercury pour l'album posthume Made in Heaven ; Metallica assurer l'ouverture ; Liza Minnelli interpréter avec un sourire immense We Are the Champions, chanson de clôture préférée à la terrassante The Show Must Go On (interprétée par Elton John et Tony Iommi).
Tronquée (il manque notamment Spinal Tap et la reprise d'Innuendo par Robert Plant, jugée décevante par beaucoup de fans), cette version Blu‑Ray que nous offre Eagle Vision est néanmoins la plus complète qui existe (celle de 2002 ne contenait que la seconde partie du concert). Une édition à l'attention des fans de Queen mais aussi des fans du rock, du hard au glam en passant par le metal et la pop. Un éclectisme à l'image du tant regretté chanteur auto‑couronné, qui aima tous les visages de la musique, de manière inconditionnelle.