The East
Sarah (Brit Marling), ancien agent du FBI, travaille pour le compte d’une agence privée destinée à protéger les grandes multinationales des groupuscules éco‑terroristes. Elle est alors chargée d’infiltrer un groupe d’activistes prénommé « The East », dont la mission consiste à mettre à mal les méthodes peu scrupuleuses de ces puissances industrielles. Progressivement intégrée au groupe mais surtout sensible au charisme et au militantisme passionné de son leader Benjamin (impressionnant Alexander Skarsgard, True Blood), la jeune femme commence à douter de ses convictions morales et professionnelles.
Ponctuée uniquement par une double séquence d’opération vengeance au cœur même de galas d’exhibition, The East se préoccupe avant tout de sonder les coulisses et les liens quasi fraternels d’un réseau d’activistes marginaux. Ainsi, les propres rejetons de l’ère 2.0 traquent les détracteurs de leurs idéaux avec les moyens de leur époque, tout en choisissant délibérément de vivre reclus dans un habitat décati et de prôner le freeganisme (consommer principalement ce qui est gratuit).
Néanmoins, les enjeux d’un tel dilemme idéologique, cristallisé à travers la métamorphose de l’héroïne, s’amenuisent maladroitement lorsque la lutte anti‑altermondialiste se met à côtoyer le filon passe‑partout de la romance programmée car, bien sûr, notre protagoniste en pincera pour le chef de bande. Enfin, un ultimatum lancé par l’une d’entre eux à son père, un riche industriel, vire au règlement de comptes mélodramatique et restreint l’intention subversive du film.
Thriller efficace donc, mais encore trop réservé. Dans le même genre et à partir d'un argument similaire, se souvenir de la réussite de La main droite du Diable de Costa Gavras.