The Descendants
Une vie s'éteint, des esprits s'éveillent enfin. C'est le cycle de la vie, de la filiation, de la transmission, saisi par la caméra d'Alexander Payne, qui avait déjà capté en 2005 avec Sideways la remise en cause d'un mode de vie et le grand questionnement sur les chemins intérieurs à emprunter. Il était déjà question de racines (le film se déroulait au cœur des vignes, sur la route des vins en Californie ; quelle plus belle métaphore ?), et de choix.
Cette fois, nous sommes à Hawaï. Un local d'une cinquantaine d'années, Matt King (Clooney), digne héritier de terres familiales ancestrales qu'il hésite à vendre au profit d'un ressort hôtelier, s'apprête à ouvrir les yeux sur sa vie, ou plutôt ses manquements.
Gravement blessée suite à une chute en mer, son épouse se meurt à l'hôpital. Cet avocat d'affaires très occupé se retrouve alors en tête à tête avec ses filles, une gamine de 10 ans et une ado rebelle de 17 ans. Difficile de s'apprivoiser quand on a loupé bon nombre de chapitres importants… Pour ajouter à sa peine, Matt découvre une facette de sa femme jusqu'ici totalement insoupçonnée.
En toile de fond de cette chronique familiale empreinte d'une douce mélancolie, un discours parfois prêchi‑prêcha, où le pardon sinon sauve, apaise les esprits. Après la tromperie, vient le temps de l'acceptation et de la remise en perspective de ses actes, quasi collective ici vu le confinement insulaire, poussant famille, amis et communauté à vibrer à l'unisson.
Un rôle tout en retenue pour George Clooney sans Oscar à la clé, et un film à voir avant tout pour son immersion dans une culture singulière, propre à ce peuple hawaïen plein de bon sens et de bonté, que Payne capte à merveille, tout en se faisant trop souvent submerger par un trop‑plein d'émotion. Dommage.