The Deep Blue Sea
Dans les années 50, Hester Collyer (Rachel Weisz) s’éprend d’un ancien pilote de guerre. Mariée à Sir William (Simon Russell Beale), un avocat influent qui a deux fois son âge, elle n’hésite pas à rompre avec ses privilèges pour vivre pleinement sa passion. Mais la désillusion et la tournure destructrice de leur relation se profilent inexorablement.
Adapté d’une pièce de théâtre méconnue de Terence Rattigan, The Deep Blue Sea nous surprend d’emblée avec une esthétique poussiéreuse et rustique, portée à l’extrême dans une succession de huis clos, qui semble avoir été façonnée pour la paralysie scénique du théâtre.
Avec une certaine apesanteur formelle donc, Terence Davies accorde autant d’importance à l’illustration de l’Angleterre d’après‑guerre (les chants populaires s’échappent des pubs enfumés ou d’une bouche de métro, forçant l’apparence d’une communauté) qu’aux tourments d’Hester. Sa force (interprétée comme une faiblesse de la chair pour son mari, auquel le sens de la passion échappe) atteste les prémisses d’un féminisme assumé. L’indépendance d’Hester commence alors grâce à la rupture du cordon marital, et peu importe si la sécurité matérielle y passe à son tour. Un mélodrame tout en nuance.