par Cédric Melon
23 décembre 2024 - 17h06

The Day of the Jackal

année
2024
Créateur
InterprètesEddie Redmayne, Lashana Lynch, Úrsula Corberó
plateforme
genre
sortie
06/12/2024
notes
critique
8
10
label
A

Cette adaptation sérielle modernisée du roman Chacal (1971) du Britannique Frederick Forsyth est un thriller d’action époustouflant où une singulièrement antipathique agente du MI6 (Lashana Lynch) traque sans merci un redoutable assassin (Eddie Redmayne).

 

Lashana Lynch et Eddie Redmayne, excellents

Nerveuse et stylée, la série se singularise du roman et de sa première excellente adaptation au cinéma qui date de 1973, signée Fred Zinnemann. On oubliera en revanche la seconde de 1997 avec Bruce Willis, comédie involontairement ridicule ignorant totalement la dimension « historique » du roman. En effet, dans le roman et sa première adaptation cinématographique, le « plan » était d’organiser l’assassinat de Charles de Gaulles commandité par l’OAS et perpétré par un Britannique. Dans la série, la cible est une sorte d’Elon Musk inversé qui veut exposer au monde entier les petits et grands arrangements du monde de la finance, et c’est une bande de milliardaires inquiets qui embauche un redoutable assassin surnommé le Chacal (Eddie Redmayne) pour exécuter le contrat. Mais le tueur est repéré par les services secrets britanniques, en tête desquels la très coriace experte en armes Bianca Pullman (Lashana Lynch) qui va en faire une obsession personnelle. La poursuite infernale peut commencer et elle va, à un rythme trépident, embarquer tout ce beau monde aux quatre coins de l’Europe.

 

L'esthétique et le rythme

Première bonne impression, le style visuel de la série, esthétisant et élégant où même la Gare du Nord parisienne paraît propre et accueillante. La photographie est chaude, presque luxueuse, qu'il s'agisse de longues expositions amples et généreuses ou des emballements soudains avec caméra à l’épaule littéralement collée aux basques des protagonistes. Tout fonctionne, il y a de l'art dans cette série que l'on n'avait pas vue venir.

 

Pour le reste, tous les personnages, même l’héroïne, sont antipathiques, une option assumée qui fait sens. Le personnage du Chacal (excellent Eddie Redmayne) ressemble trait pour trait à son homologue cinématographique (Edward Fox dans le film de 1973), cependant, il perd de sa froideur chirurgicale originale en étant affublé d'un nouveau contexte familial inutile, comme si on avait voulu à tout prix l’humaniser. Une astuce artificielle qui sonne faux hormis la prestation lumineuse d'Úrsula Corberó (La casa de papel), la femme du Chacal, qui se révélera bien moins passive qu’il n’y paraît.

 

Au final, ce que la série perd en complexité psychologique et en froideur, encore une fois parfaitement exploitées dans le film de Zinnemann, elle le gagne sur le plan de l’action et nous entraîne avec bonheur dans un thriller haletant et efficace où tous les acteurs rayonnent. Une bonne surprise qui a déjà été renouvelée pour une saison 2.

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