The Courier
Ezekiel Mannings (Gary Oldman), un mafieux new‑yorkais, est sur le point d’être condamné grâce à un témoin, Nick Murch (Amit Shah), placé sous protection d’Interpol en Angleterre. Une mystérieuse coursière à moto (Olga Kurylenko) apporte les outils nécessaires à la liaison internet sécurisée permettant à Murch de témoigner devant un tribunal new‑yorkais. Mais le paquet est piégé. Redoutable combattante, la coursière sauve néanmoins Murch et tente de l’exfiltrer. Le tandem est alors acculé dans un parking par des tueurs surarmés menés par Bryant (William Moseley), un agent corrompu du FBI. Un mortel jeu de chat et de souris s’engage.
C’est une étrange expérience que de visionner The Courier. On est déjà très déstabilisé par le fait que Gary Oldman semble s’être grimé pour ressembler à Jeff Bridges dans True Grit. Ce fabuleux comédien, clairement en train de payer ses impôts, livre rien de moins que la plus mauvaise interprétation de sa carrière. On l’est encore plus quand le réalisateur Zackary Adler, aussi auteur du « scénario », après avoir inexplicablement meublé durant presque vingt minutes pour retarder son démarrage d’intrigue, emploie des méthodes narratives dépassées depuis… quarante ans !
Entre autres réjouissances, des coups de théâtre visibles à trois kilomètres, des bagarres surdécoupées pour masquer l'irréalisme des combats, ou encore un méchant qui jacasse durant des plombes. Ha oui ! Il y a aussi de pâteux flashbacks ultra‑explicatifs, des armes surgissant par magie et même des gadgets grotesques (un drone militaire dans un parking !). Mais la vraie cerise sur le gâteau, c'est cette scène d’obscurité où les acteurs feignent d’avancer à l’aveuglette alors qu’on y voit comme en plein jour.
The Courier est un ratage d’autant plus total que Zackary Adler s’avère aussi piteux réalisateur que scénariste : ses scènes d’action à pied ou à moto sont filmées avec une indolence ahurissante. L’unique (petite) surprise du film reste l’utilisation occasionnelle ‑mais pour le coup efficace‑ d’effets gore.