The Broken
Londres. Gina McVey (Lena Headey) mène une existence paisible entre son travail de radiographe et son petit ami architecte, d’origine française (Melvil Poupaud). Un soir, alors que toute la famille est réunie pour fêter l’anniversaire du père, le grand miroir du salon se brise sans aucune raison apparente. Gina et l’amie de son frère mentionnent par réflexe les sept années de malheur programmées en ramassant les éclats de verre, sans imaginer que l’existence de toute la famille va basculer dans l’enfer du double.
L’absorption de l’identité par une altérité à la fois proche et loin de soi, la dévoration de l’âme enrobée dans une enveloppe corporelle immuable, la matrice de The Broken est sans conteste calquée sur celle de L’invasion des profanateurs (1978), moins la virtuosité de Philip Kaufman.
Le travail sur la frontière entre la schizophrénie latente du personnage principal, les traumatismes possibles générés par l’accident -un des points de départ du basculement- et le Mal véritable, absolu et injustifié qui s’empare de la famille entière, n’est pas suffisamment exploré.
Enfin, Londres, tantôt brumeuse, tantôt pluvieuse, blafarde, presque inhabitée, réduite à ses intérieurs chromés, ne renvoie malheureusement pas l’aura maléfique supposée émaner d’elle. Dommage, pour une idée de départ plus que passionnante.