The Bling Ring
The Bling Ring, titre tout bonnement emprunté aux médias de la côte Ouest assoiffés d’événementiel, désigne le quintet de jeunes experts spécialisés dans le cambriolage d’appartements cossus de célébrités hollywoodiennes. Soit l’opportunité pour Sofia Coppola (Virgin Suicides, Lost in translation) de renouer avec son sujet de prédilection, l’âge ingrat et l’exploration de ses facettes protéiformes.
Cependant, nous voilà à des années‑lumière du souffle d'air frais que fut Virgin Suicides (2001). Si l’extrême apathie de la forme cherche à rendre compte du désert existentiel de cette génération Y, fascinée par le paraître ‑chapardages à répétition dans les dressings ultra‑chics de Paris Hilton et autres égéries clinquantes, moyennant le plan‑séquence (soit l’unique expression formelle de la télé‑réalité)-, elle ne fait que révéler un vandalisme creux, troquant l’adrénaline issue de la transgression contre l’appât démotivé d’une profusion de must‑have vestimentaires, et rien de plus.
Manque de panache et surtout manque de pot, dans la mesure où le génial Spring Breakers d’Harmony Korine faisait du grand vide adolescent une explosion hallucinogène, pop et sensorielle, en dépit du néant qu’il interrogeait.