par Nicolas Bellet
16 octobre 2024 - 17h18

The Bikeriders

année
2024
Réalisateur
InterprètesAustin Butler, Michael Shannon, Tom Hardy, Jodie Comer, Norman Reedus
éditeur
genre
sortie
30/09/2024
notes
critique
6
10
A

Dans les années 1960, le quotidien d’un club de motards du fin fond du Midwest, lieu de rassemblement pour les amateurs de liberté et de grands espaces. Mais peu à peu, le club va se transformer en un gang dangereux.

Riders on the Storm
Réalisé par le fils spirituel de Terrence Malick, Jeff Nichols (Take Shelter, Midnight Special), The Bikeriders est un film à part. À la fois peu satisfaisant pour les fans du cinéaste et plutôt divertissant pour les autres, il s’inscrit dans un genre particulier : celui des films de motos.

 

Dans la lignée de L'équipée sauvage et de Easy Rider, le film réunit un casting qui sent bon l’huile de moteur et les carburateurs : Austin Butler (mix parfait entre Brando et James Dean) et Tom Hardy, dans les rôles principaux. À leurs côtés, Norman Reedus (sans son arbalète de Daryl Dixon) et Michael Shannon complètent la distribution. Tous impeccables, taillés autant pour leur rôle que leurs cylindrées. On les imagine bien avoir créé un club de motard en parallèle du tournage…


L’immersion est totale et The Bikeriders produit son effet. Le film fleure bon la philosophie motarde en quête de liberté, la musique, les Sixties et les émotions viriles. Les thèmes qu’il aborde sont universels (la quête d'appartenance, de reconnaissance, le groupe et l’individu, l’amour et les potes). On se rappelle alors Outsiders de Coppola, et parfois même, West Side Story. La caméra sublime la mythologie des bikers en lui rendant un hommage à la fois émouvant et mélancolique. Difficile de rester insensible à son charme.

 

Roule à vide
Malheureusement, le classicisme de la mise en scène et de l’épopée attendue du club de bikers plombe le film qui n’arrive jamais vraiment à nous happer, sans doute trop froid. Le fait qu’il soit raconté par une narratrice très proche du club ne joue certainement pas en sa faveur. Si on comprend l’idée de féminiser un univers assez masculin (et son rôle est essentiel dans le trio central), il nous en éloigne également. D’autant plus que Jeff Nichols s’inspire là clairement de la voix off des Affranchis. N’est pas Scorsese qui veut.


Par ailleurs, The Bikeriders est un film qui prend son temps. Quand la violence intervient (en parallèle avec le Vietnam, forcément), elle en devient presque anecdotique.


Tiré d'un livre de photographies de Danny Lyon publié en 1966, The Bikeriders se révèle donc étrangement assez lent, en contradiction totale avec l’univers qu’il dépeint. Cette origine photographique se ressent, la mise en scène ne le cache d’ailleurs pas vraiment. C’est effectivement beau, presque contemplatif. On aurait tellement aimé plus qu’une simple belle chronique, d'autant que la très bonne série Sons of Anarchy est déjà passée par là. 

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4k
cover
Prix : 24,99 €
disponibilité
16/10/2024
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 115', couleurs
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital+ 7.1
Anglais Dolby Atmos 7.1
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Espagnol Dolby Digital+ 7.1
Québécois Dolby Digital+ 7.1
sous-titres
Français, anglais, québécois, espagnol, allemand, italien, néerlandais, danois, finnois, norvégien, suédois
8.5
10
image

La photo jaunie aux contours vintage, parfois presque sépia, économe en couleurs et bien texturée, évoque un temps où l'on prenait le temps, même à moto. Longs travellings en 35 mm sur les champs, bars bondés, bastons à gogo, looks pas possibles… on s'y croirait. La sensation d'une lumière naturelle est palpable, empreinte d'une belle couche de nostalgie. La 4K et le HDR10 apportent une surcouche de précision parfaitement raccord avec le travail tout en douceur du DOP Adam Stone. Un voyage dans un livre ouvert, peut‑être parfois un peu trop « propre » pour ressentir véritablement le souffre.

8
10
son

Si l'ambition était de rester réaliste et de bien doser les moteurs des Harley, c'est parfaitement réussi. Jamais lourdingue, le film de Nichols fait honneur aux bikers sans tomber dans la démonstration explosive bas de gamme. Les graves sont pourtant bien là et audibles, les ambiances toujours bien spatialisées, les rides très localisés dans leur déplacement à l'image. Seuls les effets hauteur du Dolby Atmos manquent à l'appel, un peu logique en même temps. On note aussi de beaux morceaux rock et soul : Gary U.S. Bonds, The Animals, Cream, The Shangri‑Las, The Sonics, The Stooges…

5
10
bonus
- Johnny, Benny et Kathy (5')
- L'ère des The Bikeriders (3')
- L'œil du réalisateur (3')
- Commentaires audio de Jeff Nichols

Quelques menus bonus qui permettent de mieux appréhender le triangle amoureux entre les trois principaux personnages (étrangement bien sages dans le film) et surtout de découvrir le très beau travail photographique de Danny Lyon qui a suivi le club pendant des années, et servi de support à Jeff Nichols pour son film. L'équipe loue aussi le travail de Jodie Comer sur sa voix, très proche de celle des enregistrements de l'époque. Les commentaires audio de Jeff Nichols permettent de rentrer dans la mise en scène pure mais s'adressent aux cinéphiles et aux fans avant tout.

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