The Big Bang Theory saison 5
Après une saison 4 qui s’était achevée sur la supposée nuit de « folie » entre Raj et Penny, voilà que les joyeux drilles de The Big Bang Theory, scientifiques dont l'intelligence n'a d'égale que leur incapacité à se comporter normalement en société, sont de retour pour une cinquième saison dans la veine de la précédente : plus tournée vers le grand public.
Ce qui faisait le sel de la brillante sitcom de CBS ‑une bande de geeks inadaptés au monde extérieur et leur lent processus d’adaptation‑ est toujours là, en toile de fond, mais peu à peu escamoté par le syndrome Friends, de plus en plus prégnant.
Sans doute le succès de la série, qui enregistre des audiences phénoménales outre‑Atlantique, n’est pas étranger à ce virage, déjà amorcé dans la saison précédente via le développement des personnages féminins. Au cours de cette saison 5, dont le fil rouge est le mariage de Howard et Bernadette (et, bien sûr, la possible réconciliation de Penny et Leonard malgré la relation que celui‑ci entretient avec Priya, la sœur de Raj, repartie en Inde), le trio que forment Penny, Bernadette et Amy va avoir sa vie propre, en marge des activités des garçons. Ainsi, tandis que ces derniers s’amusent à Donjons et Dragons ou regardent Star Wars, de l’autre côté du palier, leurs copines parlent épilation ou organisent des virées shopping.
Si les intrigues amoureuses prennent de plus en plus de place, TBBT n’a pas encore remisé au placard tous ses atours. Les relations hommes/femmes ont beau avoir évolué, notre bande de geeks intellos a encore du chemin à parcourir avant de rentrer dans la norme. Et c’est tant mieux. Gâtés par des dialogues finement écrits au service de situations toujours inventives (voir le caméo de Leonard Nimoy, éternel interprète de Spock dans Star Trek, la très touchante apparition du grand physicien Stephen Hawking ou encore les croustillantes répliques de la mère bigote de Sheldon), les acteurs s’en donnent à cœur joie, livrant des performances au timing comique parfait.
Toujours jubilatoire, TBBT ne doit toutefois pas céder aux sirènes de la gloire et basculer du côté obscur : abandonner sa personnalité atypique pour plaire au plus grand nombre. Le dernier épisode de cette saison 5 combine avec habileté la science si chère à nos nerds et une bonne dose d'émotion. Un difficile exercice d’équilibriste que les scénaristes et showrunners se doivent de maîtriser et renouveler pour éviter une banalisation de cette sitcom pas comme les autres. Et qui, on l’espère, saura le rester.