The Big Bang Theory saison 4
Pour Sheldon, Leonard, Howard et Raj (Jim Parsons, Johnny Galecki, Simon Helberg et Kunal Nayyar), nos scientifiques geeks préférés, et leur charmante voisine Penny (Kaley Cuoco), la saison 3 aura été chargée en aventures hilarantes. En vrac : un retour en grande pompe d'une expédition au pôle Nord, un tournoi de cartes avec l'ennemi juré de Sheldon, l'acteur de la série Star Trek : la nouvelle génération Wil Wheaton (dans son propre rôle !), une dégustation de space cookies sous les étoiles et même une rencontre mémorable avec Stan Lee ! En parallèle, l'histoire d'amour entre Penny et Leonard, fil rouge de la série, aura connu des hauts et des bas pour se conclure sur une rupture à la fin de la saison. De son côté, Howard a fait la connaissance de Bernadette (Melissa Rauch), serveuse comme Penny au Cheesecake Factory et étudiante en microbiologie. Enfin, dans le dernier épisode, Howard et Raj pourraient bien avoir trouvé une copine à l'antisocial Sheldon…
Amorcés ou développés dans la saison 3, ces arcs narratifs amoureux sont au cœur de cette quatrième saison, très « girl power ». On va en effet faire la connaissance de la « petite amie » de Sheldon, la neurobiologiste Amy Farrah Fowler (Mayim Bialik), sorte de double féminin de l'astrophysicien. Une relation étrange et platonique, dépourvue de tout contact physique ‑et encore moins de rapports sexuels, évidemment !‑, qui va constituer l'un des principaux ressorts comiques de la série. De nouveau célibataire, Leonard va s'amouracher de la petite sœur de Raj, la jolie mais autoritaire Priya (Aarti Mann), qui va faire de l'ombre à Penny. De leur côté, Howard et Bernadette vont tenter de consolider leur relation, malgré la tonitruante et omniprésente ‑mais pourtant toujours invisible‑ maman de Howard. Esseulé, Raj va quant à lui se morfondre, peiné de ne pas pouvoir trouver l'âme sœur.
À ces histoires d'amour, plus ou moins conventionnelles (Leonard et Priya) ou carrément farfelues (Sheldon et Amy), va s'ajouter une nouvelle dimension : la « division » du cercle d'amis par la formation d'un nouveau trio constitué de Bernadette, Amy et Penny en chef de file. Dîners entre filles, soirées pyjamas, sorties au bar… Les voilà qui vont commencer à faire de plus en plus souvent bande à part, à la manière de Friends, avec les garçons dans un appartement et les filles de l'autre côté du palier.
L'enjeu de toute sitcom est de faire évoluer ses personnages, leurs relations sociales, leurs interactions. En opérant de la même façon que les autres sitcoms traditionnelles, The Big Bang Theory risque peu à peu de s'éroder et de voir s'atténuer sa singularité : brosser le portrait d'une bande d'adorables nerds socialement handicapés malgré leur QI hors norme, et rendre un flamboyant hommage à la culture pop, des comics à la science‑fiction.
Heureusement, la saison est truffée de morceaux de bravoure dont les créateurs du show, Bill Prady et Chuck Lorre, ont le secret, et magnifiquement interprétés par des acteurs au timing comique imparable (à ce titre, Jim Parsons a décroché deux Emmy Awards et un Golden Globe). Voir la joyeuse bande dans les costumes de la Justice League of America pour célébrer le Nouvel an au magasin de comics, Howard et Raj s'affronter lors d'un combat de lutte en tenue ultra‑moulante, ou encore Sheldon se « transférer » dans un robot pour ne plus avoir à sortir de chez lui, sont autant de séquences hilarantes qui font le sel de cette sitcom définitivement pas comme les autres, où les guest stars ont pour nom Brian Greene, Stephen Hawking, Buzz Aldrin et Leonard Nimoy. Pourvu que ça dure…