par Nicolas Bellet
19 septembre 2024 - 09h34

The Apprentice

année
2024
Réalisateur
InterprètesSebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova
éditeur
genre
sortie salle
09/10/2024
notes
critique
7
10
A
© Pief Weyman / apprentice productions ontario inc._profile productions 2 aps_tailored films ltd
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Le film, en salle le 9 octobre, raconte les premières années de la carrière de Donald Trump (Sebastian Stan) qui s’émancipe de son père et principalement ses relations avec Ivana (Maria Bakalova) et Roy Cohn (Jeremy Strong), un véritable mentor qui lui enseignera la base : Toujours attaquer. Toujours Nier. Toujours. Accuser.


Portrait craché
C’est un secret de Polichinelle : The Apprentice, présenté cette année au Festival de Cannes, n’est pas pour plaire à l’ex‑locataire méché de la Maison‑Blanche. Surtout à l’aune d’un potentiel nouveau bail…


Le film signé Ali Abbasi (Les nuits de Mashhad, le final de The Last of Us saison 1) est un portrait au vitriol du Donald Trump des débuts. À la fois candide, cynique, veule et violent, l’homme d’affaires est surtout décrit à travers sa relation avec le sulfureux avocat Roy Cohn, qui l’a façonné tel le docteur Frankenstein. Et comme dans le roman de Mary Shelley, la créature moribonde du début devient rapidement hors de contrôle.

 

L’habileté du réalisateur tient dans sa description de l’ascension du magnat de l’immobilier en parallèle de celle du sida. Ce mal sulfureux (à l’époque) dont le mentor de Trump est atteint et qui, peu à peu, le dévitalise. Il est fascinant de voir Trump, pour qui le monde est divisé entre loosers et killers, le vampiriser, tout au long du film. Le fils à papa aspire toute l’énergie du self‑made‑man killer dans un ultime baiser de la mort sous forme de boutons de manchette en toc. Des breloques clinquantes dont se parent les loosers. Le père de substitution crucifié en place publique par son meilleur élève. Cruel et glacial.

Cinéma vérité
Mais au‑delà de son personnage principal, des révélations sur sa personnalité et ses accointances mafieuses, The Apprentice est également une œuvre à part entière. Un conte quasi baroque, hautement politique, mais par ailleurs très humain.


Le portrait de Trump est incisif mais très précis. On ne soulignera jamais assez les performances de Sebastian Stan et de Jeremy Strong (Succession) qui arrivent à insuffler de l’humanité dans des personnages qui en sont visiblement totalement dépourvus. Le film gagne en légèreté et atténue la cruauté d’un drame quasi shakespearien qui se joue sous nos yeux.


Autre point remarquable de The Apprentice : son évocation du New York des années 70. Visiblement, Ali Abbasi a revu son Nouvel Hollywood. On est plongé dans l’ambiance, comme dans les premiers Scorsese : le grain de pellicule, les couleurs fades et la musique en prime. Anecdotique, mais finalement ce maniérisme dessert un peu le film. Le réalisateur semble, en effet, jamais vraiment vouloir s’impliquer, trop fasciné par son sujet. Le déroulé reste chronologique, de facture assez classique : sans malheureusement le souffle propre aux grands biopics. Heureusement, le sujet du film est passionnant.

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