The Amazing Spider-Man
C'est la crise, l'ambiance est morose, et ça se voit à l'écran. Même les super‑héros sont des types normaux. Et plutôt mal dans leur peau d'ailleurs, comme tout ado qui se respecte.
Car Peter Parker ‑pas encore Spider‑Man‑ (Andrew Garfield) est un lycéen comme tant d'autres, skater solitaire, un peu loser, amateur de photo et pas vraiment populaire. Se trainant un lourd trauma (ses parents l'ont abandonné alors qu'ils tentaient de fuir quelque chose, ou quelqu'un), élevé par un oncle (Martin Sheen) et une tante (Sally Field) aimants, mais aussi fun qu'un verre de lait accompagné d'un petit beurre, Peter est dépité. Sa vie va toutefois prendre un tournant inattendu lorsqu'il fait la découverte d'une mallette à double fond ayant appartenu à son père… La suite, vous la connaissez : morsure d'araignée il y aura, suivie de la transformation de l'avorton à lunettes en justicier masqué.
Il suffit de savoir qu'aujourd'hui, le cinéma US est en majorité tourné vers le jeune public (d'où l'explosion des séries TV noires et violentes type Sons of Anarchy ou Walking Dead auprès les adultes, qui y trouvent ce que le cinéma ne leur propose plus) pour ne pas se tromper sur la marchandise et accueillir comme une distraction sans prétention, et plutôt bien faite, ce reboot des aventures de Spider‑Man.
Les plus jeunes s'identifieront un maximum à cet anti‑héros qui finira par emballer la fille de ses rêves et pulvériser le méchant Godzilla, tandis que les adultes retiendront à peine une poignée de séquences, comme le réveil plutôt musclé de Peter doté de ses nouveaux pouvoirs, ou « l'instant Kick-Ass » avec ironie et second degré bienvenus.