Tête baissée
Afin d’échapper à une nouvelle peine de prison, Samy (Melvil Poupaud), trafiquant de fausse monnaie, accepte d’infiltrer la mafia bulgare du proxénétisme. Lors de sa périlleuse mission, il fait la connaissance d’Elka (Seher Nebieva), une jeune prostituée…
Descente aux enfers d’une petite frappe confrontée à la violence d’un réseau mafieux : Kamen Kalev (The Island, Ponts de Sarajevo) balade son protagoniste entre les bouges sordides et les boîtes de nuit glauques d’un pays dont les paysages éteints collaborent avec l’atmosphère décatie de ce thriller naturaliste.
Ici, la lumière, source d’espoir, est définitivement exclue. Elle n’irradie ni la photographie brumeuse de Julian Atanassov (chef‑opérateur attitré de Kalev), ni les conditions de vie sordides des prostituées bulgares. Elka et Samy, un couple improbable au départ compte tenu de sa différence d’âge (elle n’a que 16 ans) et des motivations de ce dernier, mais qui se forge une enveloppe protectrice et touchante malgré sa nature marginale et solitaire.
Le twist final nous rappelle à l’ordre : il s’agit bel et bien d’un thriller noir comme la nuit, et non d’une bluette complaisante échappée d’un conte slave.