Tesseract
Bangkok. Au Heaven Hotel, trois personnes provenant d’horizons différents partagent une chambre individuelle. Le jeune Wit (Alexander Rendel), à peine âgé de 13 ans, travaille pour l’établissement. Il voit défiler les touristes et, grâce à sa maîtrise de l’anglais, leur prodigue moult conseils. Néanmoins, sous ses airs innocents, le petit Thaïlandais dérobe le matériel des occupants afin de se faire un peu d’argent. Un jour, ce passe‑temps va déclencher l’ire de mafieux sans pitié et provoquer la collusion de trois résidents de l’hôtel.
Car le temps, celui du destin, a conduit deux Anglais dans un Bangkok désaxé où leurs desseins, quels qu’ils soient, sont toujours motivés par un réflexe de survie : Sean -Jonathan Rhys Meyers (Les Tudors)- est là pour un business frauduleux, Rosa (Saskia Reeves) fait un reportage sur les enfants afin d’enrichir ses recherches en psychologie, tandis qu’une jeune délinquante thaïlandaise incorporée à une bande de trafiquants agonise sur son lit.
Cette impasse fatidique enclave les personnages et les unit à la fois dans la promiscuité d’un espace commun -le huis clos délabré qu’ils occupent dans un hôtel mutuel- puis les associent dans une relation de cause à effet. Celle‑ci étant illustrée par des séquences déterminantes, suivies soit par des flash‑back, soit par des situations simultanées éprouvées par d’autres pantins agités à leur tour par les impitoyables fils du destin.
Ces multiples interactions coordonnent la durée, en apparence fragmentée, du film et lui font inéluctablement aboutir à une voie sans issue. Réalisé par l’un des frères Pang (Oxyde, Bangkok Dangerous), Tesseract est une bombe hallucinatoire, laquelle fait exploser les frontières qui séparent l’âge adulte d’une jeunesse condamnée, après avoir noirci à jamais les rêves d’échappatoire de tout un chacun. À découvrir impérativement.